Fin de mission de la CARICOM, un document en discussion

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La mission diplomatique dirigée par trois anciens Premiers ministres au sein du Groupe des Éminentes Personnalités de la CARICOM (EPG) a conclu son séjour en Haïti, mardi 14 novembre, avec un jalon majeur dans la résolution de la crise politique actuelle. À l’issue de leur mission, les médiateurs ont réussi à élaborer un document prévoyant la création d’un Conseil de Transition (CT) composé de cinq membres, chacun doté de pouvoirs présidentiels.

Selon le document, le CT inclurait des représentants du 21 décembre, du secteur privé, du Collectif, de Fanmi Lavalas, et de l’Accord de Montana (ou de la diaspora). Toutefois, cette proposition a rencontré une résistance ferme de la part du Collectif des partis politiques du 30 janvier, comprenant GREH, UNIR, LAPEH, MOPOD, OPL, PITIT DESALIN, et PHTK, qui rejette vigoureusement le maintien du Dr Ariel Henry au pouvoir au-delà du 7 février 2024 en tant que Premier ministre.

Le leader du Grand Rassemblement pour l’évolution d’Haïti, Himmler Rébu, a également exprimé son refus de cohabiter avec le Premier ministre Ariel Henry et de participer à des élections sous son mandat. Malgré ces oppositions internes, le sous-secrétaire américain aux affaires de l’hémisphère occidental, Brian Nichols, a exprimé le soutien total des États-Unis à la mission de médiation de la CARICOM en Haïti, soulignant l’importance de restaurer l’ordre démocratique dans le pays.

Le Conseil de Transition, tel que stipulé dans le document, serait investi de pouvoirs exécutifs étendus, notamment la co-signature des décrets gouvernementaux, la nomination d’un Conseil Electoral Provisoire (CEP), et la présidence du Conseil National de Sécurité. De plus, il serait chargé de proposer, en collaboration avec le Premier ministre, un gouvernement d’union nationale.

Après la signature de l’accord, les 60 jours suivants seraient dédiés à la formation d’un gouvernement d’entente nationale, à la nomination du CEP, à la préparation d’une feuille de route électorale, à la désignation d’un Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale (OCAG), et au lancement du processus de réforme constitutionnelle.

Le document encourage également la préparation d’une conférence nationale, l’élaboration d’un plan économique détaillé par le secteur privé pour soutenir la reprise économique, et la collaboration avec les partenaires internationaux pour mettre en œuvre la résolution 2699.

Les signataires de l’accord se sont engagés à coopérer de manière constructive et dans l’intérêt national, soulignant que le CT et le Premier ministre resteront en fonction tout au long de la transition sans chercher à se destituer mutuellement.

Marvens Pierre

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