Le football haitien vit ces derniers temps des moments difficiles. Après avoir été sortie de la façon la plus humiliante des éliminatoires du mondial 2010, la sélection nationale vient de subir un nouveau revers 2-3 dans la coupe des nations de la Caraïbe face à la Gouadeloupe et se retrouve dans une situation très difficile pour une place en demi-finale.Après avoir été tenu en échec par la modeste formation d’Antigua et Barbuda, les Grenadiers se sont faits ridiculiser par la Guadeloupe 2-3. L’équipe haïtienne championne en titre, est donc éliminée de la compétition, quelque soit le résultat du dernier match que les bicolores doivent jouer contre Cuba. Ernst Nono Jean-Baptiste, le représentant de la Fédération Haitienne de Football dans la diaspora, qui avait un petit peu disparu de la circulation depuis quelques temps, est sorti de son silence : « Effectivement j’ai perdu un peu de motivation depuis l’affaire Amelio Garcia. J’estime que le technicien cubain n’a pas été bien traité. Et ça a continué avec Wagneau Eloi. Il est vrai que les résultats n’étaient pas intéressants mais il faut reconnaître aussi qu’il n’avait pas trouvé tout ce qu’il avait demandé pour préparer l’équipe dans des conditions normales ». Et Nono de poursuivre : « Ce n’est pas comme ça qu’on doit traiter des gens qui veulent se mettre à votre service ». En ce qui a trait aux résultats actuels de l’équipe haïtienne, l’ancien sélectionneur national ne cache pas son amertume. « Les résultats médiocres actuels des Grenadiers est le fruit d’une mauvaise gestion des sélections nationales. Il y a eu des décisions trop émotionnelles, et ça entrave forcément le travail de n’importe quel staff technique. Ce n’est pas en changeant d’entraineurs comme on change de chemise qu’on va obtenir des résultats. Par expérience, je sais qu’on obtient des résultats quand il y a continuité dans le travail liée aux bonnes conditions. En Haïti, on n’est pas toujours honnête avec les entraineurs». Pour Nono Jean-Baptiste, la FHF à travers le responsable des sélections nationales est responsable en grande partie des contre-performances de la sélection nationale et il s’explique : « Le staff technique et les joueurs doivent se sentir bien encadrer. J’étais pour le maintien de Garcia. Malheureusement la FHF n’a pas fait preuve de patience vis-à-vis du technicien cubain. C’était pareil pour Eloi. Certainement le professeur Garcia avait son tempérament. Mais il y avait quand même moyen de le gérer. Je pense qu’il y a eu un gros problème de communication entre les responsables de la gestion des sélections nationales et les entraineurs. Ce n’est pas sans raison d’ailleurs qu’il y eu cette histoire de grève des joueurs recemment. C’est tout simplement la conséquence évidente d’une mauvaise gestion des ressources humaines. Ce n’est pas dans ces genres d’ambiances qu’on prépare une compétition internationale». La sélection nationale est en ballottage très défavorable dans la coupe caribéenne de football. Pour Nono, cette difficulté est la résultante des décisions irrationnelles prises par la FHF. L’actuel staff ne pouvait pas faire grand-chose. Comme je l’avais dit, on ne prépare pas une compétition en quelques jours. Surtout que le nouveau sélectionneur ne connaît pas trop bien les joueurs haitiens. On ne peut pas lui demander de faire des miracles ». A entendre parler Nono Jean-Baptiste, on a l’impression qu’il est très frustré. Il réplique : « J’ai toujours de très bons rapports avec le bureau fédéral, le président Jn-Bart en particulier. Il n’est pas dans mon tempérament de trahir et d’abandonner les gens en route. Je reste à leur disposition quand ils ont besoin de mes services. Ma mission a toujours été d’aider mon pays à travers le football. Je vais continuer à le faire malgré la méchanceté des uns et des autres ». Et Nono Jean-Baptiste de conclure : « Il faut admettre que l’actuel bureau fédéral a fait quand même des choses positives avec le football haïtien dans un passé encore récent. Mais, il ne reste pas moins vrai que la gestion des sélections nationales laisse à désirer. Je pense qu’il faut plus de professionnalisme et moins de décisions émotionnelles. A ce niveau-là, ils sont, à mon avis, passés à coté . Guyto Rivièreguytoriviere@yahoo.fr