Forte tension aux Gonaïves ,ce mardi 26 novembre

La Cité de l’Indépendance connait une nouvelle journée de tension ce mardi 26 novembre 2002 avec des affrontements entre partisans et opposants au Président Jean Bertrand Aristide . Les heurts enregistrés entre riverains de Raboteau et ceux de Descarreaux (deux (2) quartiers populaires ) auraient fait trois (3) blessés par balle , selon des sources digne de foi . La Police Nationale d’Haiti (PNH) n’était toujours pas intervenue à la mi-journée pour ramener le calme alors que la ville est barricadée de pneus enflammés . Les tumultes de ce mardi font suite à la journée mouvementée de lundi 25 novembre où une nouvelle manifestation de lycéens hostiles au Président Jean Bertrand Aristide a été réprimée par la PNH avec le support de l’Organisation Populaire (OP) dénommée “ Armée Cannibale “ dirigée par le fugitif , Amiot Métayer . Durant l’intervention , trois (3) personnes dont deux (2) élèves ont été blessées . L’attitude de la police a provoqué le mécontentement d’un groupe d’habitants du quartier populaire “ Descarreaux “ qui a eu maille à partir avec les hommes de “ l’Armée Cannibale “. Le directeur d’école et ancien correspondant de Radio Lumière , Belford Aristide , fait état d’une situation préoccupante aux Gonaïves . M. Aristide attire l’attention du gouvernement sur les risques de guerre civile dans le pays . Le président de l’Association des Entrepreneurs de l’Artibonite, Pierre Robert Auguste, condamne fermement ces violences orchestrées par “ l’Armée Cannibale “. M. Auguste annonce un grand mouvement de mobilisation , le jeudi 28 novembre , aux Gonaïves pour exiger le départ du chef de l’Etat. Le président de l’Association appelle la Mission Spéciale de l’Organisation des Etats Américains (OEA) à intervenir dans le cadre du dossier des Gonaïves tout en se déclarant indigné par l’attitude des OP Lavalas et la réaction de la police . Pendant ce temps, la pression est forte sur les journalistes travaillant pour le compte des médias indépendants . Le local de Radio Etincelle a été en partie incendié dans la nuit du 24 au 25 novembre dernier. Le directeur de cette station ,Esdras Mondélus, accuse les sympathisants du Pouvoir . M. Mondélus fait partie d’un groupe de sept (7) travailleurs de presse qui se sont mis à couvert depuis plus d’une (1) semaine à cause des menaces de mort proférées par les OP Lavalas. D’un autre côté, les écoliers ont à nouveau gagné les rues à Petit-Goave , le lundi 25 novembre, pour dénoncer le régime Lavalas et réclamer le départ du Président Jean Bertrand Aristide . La manifestation a été perturbée par des proches du pouvoir qui ont humilié les élèves en particulier les filles en confisquant leurs sous-vêtements.

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