Frustration et peur chez les cambistes à Port-au-Prince

C’est à la fois l’indignation et l’inquiétude au niveau des cambistes de la capitale après les incidents survenus , le mercredi 5 novembre 2003 , au marché de Pétion-Ville . Des changeurs ont été enlevés par des policiers sur fond d’activités ayant trait à la drogue. Pour obtenir leur libération , ils ont dû verser une importante somme aux agents de la Police Nationale d’Haiti (PNH) basés à Delmas 33 . Les cambistes ne cachent pas leur frustration . “La peur, l’inquiétude”, ce sont les sentiments qu’expriment les cambistes devant cette situation qui met leur vie et leur gagne-pain en péril. Les changeurs de la capitale se disent révoltés par le comportement des policiers qui se transforment aujourd’hui en bandits au lieu de protéger et servir comme le dit la devise de l’institution . Selon de nombreux cambistes , la présence d’un policier n’est plus un gage de sécurité. Certains d’entre eux expliquent que face à ce problème, ils sont obligés de faire montre d’imagination pour continuer à exercer leur métier. En ce sens , ils révèlent qu’ils se tranforment de temps à autre en vendeur de cartes d’appel téléphonique . Selon le témoignage de l’un des cambistes , les policiers travaillent de concert avec de faux changeurs appelés “rache pwel” . Il affirment que ces derniers leur fournissent des informations dans le cadre de leurs opérations illicites . Ainsi, être cambiste en Haïti, c’est accepter de vivre en permanence avec l’insécurité.

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