L’éminent juriste, Gérard Gourgue, croit que le sénat a perdu la face dans le cadre de l’affaire l’opposant au commissaire du gouvernement Claudy Gassant.Il qualifie de » précipitation aveugle » la décision des élus, soulignant que le parquet est une partie intégrante de l’autorité judiciaire. » Le statut du commissaire du gouvernement est particulier, il est agent de l’exécutif, un magistrat de l’ordre et un défenseur de la société », ajoute t-il. Qualifiant de rocambolesque la longue séance du sénat en date du 22 août, M. Gourgue estime qu’un parlement sérieux n’a pas à se livrer à un jeu enfantin. » L’invitation à M. Gassant ne peut être caractérisée par la contrainte « , dit-il soulignant qu’en cas de faute M. Gassant devrait répondre à une invitation du conseil supérieur de la magistrature. La justice ne s’accommode pas de cette formule creuse et élémentaire de l’invitation assure t-il précisant que M. Gassant peut dire non au ministre de la justice. Intervenant à la rubrique » Invité du jour » de radio Métropole, Gérard Gourgue a soutenu qu’un magistrat ne transige pas sur les grands principes qui dirige son statut. » M. Gassant par son comportement à fermer la vanne à une dérive dans le pouvoir judiciaire parce qu’à l’avenir on pourrait demander au doyen du tribunal de Port-au-Prince de se présenter par devant le sénat », martèle t-il. Tout en saluant la personnalité du magistrat Gassant, maître Gourgue nie la thèse de l’insubordination. » Il n’existe pas de faute pour la sanction réclamée », dit-il qualifiant de farfelue la décision d’interpeller le premier ministre. Selon l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, les membres de la commission justice du sénat devraient demander un rapport au chef du parquet sur l’état de la détention préventive prolongée en Haïti.
Gérard Gourgue affirme que le sénat a perdu la face
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