Gonaïves toujours aux mains des opposants. La police renforce ses effectifs un peu partout

La ville des Gonaïves est toujours sous le contrôle du Front de Résistance de l’Artibonite depuis le jeudi 5 février 2004 . Ce lundi 9 février , les habitants de Descarreaux , réputés pro-Aristide, ont remis leurs armes aux membres du Front basés à Raboteau. La population a, une nouvelle fois, manifesté dans les rues de la Cité de l’Indépendance , lundi, pour réclamer la démission du Président Jean Bertrand Aristide. Les unités spécialisées de la police ont tenté en vain, à deux reprises, de reprendre le contrôle de cette ville stratégique pour le Nord du pays . Depuis le déclenchement de ce mouvement , le jeudi 5 février , environ onze (11) postes de police notamment dans la région Nord (Haut Artibonite) sont tombés entre les mains des membres de la population hostiles au Président Jean Bertrand Aristide . En raison des barricades et des tranchées installés aux Gonaïves , les départements du Nord , du Nord-Ouest et du Nord-Est sont pratiquement inaccessibles par voie terrestre . La Police Nationale d’Haiti (PNH) est rentrée dans la ville de Saint-Marc dans l’après-midi du lundi 9 février après une tentative infructueuse à la mi-journée. Des unités spécialisées appuyées par des troupes héliportées ont mené une opération de concert avec les partisans armés du Pouvoir de l’Organisation « Bale Wouze ». Le premier ministre , Yvon Neptune , a effectué une brève visite à Saint-Marc pour réaffirmer , dit-il, la présence de l’Etat . Pendant ce temps, les membres de l’institution policière n’ont pas encore pénétré dans le quartier dénommé « La Syrie » où logent les partisans du RAMICOS , une organisation de l’Opposition . Dans l’intervalle, des exactions sont commises par les membres de « Bale Wouze » sur la population . On compte déjà un (1) mort et plusieurs blessés par balle. L’une des personnes en première ligne de l’opération policière et para-policière à Saint-Marc, le lundi 9 février , a été l’ancien député Lavalas , Amanus Mayette. L’ex-parlementaire contesté dément avoir porté une tenue militaire . Cependant , M. Mayette justifie l’action de la police et des membres de « Bale Wouze » à Saint Marc. La Direction Départementale de l’Ouest (DDO) a installé un poste avancé à Arcahaie où les effectifs de la Police sont renforcés depuis dimanche soir . Des troupes ont été héliportées dans cette ville où des prisonniers avaient été libérés . Arcahaie , située au Nord-Ouest de Port-au-Prince, est à une vingtaine de kilomètre de Saint-Marc. Les forces de Police sont également entrées , dans l’après-midi du lundi 9 février, à Grand-Goâve ( Sud-Ouest de Port-au-Prince), où le premier ministre Yvon Neptune a aussi effectué une visite . Le Sud et la Grand-Anse étaient injoignables dans l’après-midi en raison du mouvement déclenché par des membres de la population qui ont pris le contrôle de la ville de Grand-Goâve . Mais la circulation automobile a repris depuis . Les autorités policières à Port-au-Prince ont adopté des dispositions en vue de sécuriser les commissariats et maintenir l’ordre à travers le pays . Le dimanche 8 février , l’environnement immédiat de certains commissariats était surveillé et, parallèlement , des agents de la PNH procédaient à d’importantes fouilles de véhicules notamment à Pétion-Ville . Même les bus de la compagnie « Service Plus » n’ont pas échappé à ce contrôle . Et les chauffeurs et passagers ont été fouillés de fond en comble. Les policiers, pour la plupart , en tenue de camouflage , laissaient transpirer une certaine tension . Ces opérations de fouille ont alimenté des rumeurs sur d’éventuelles attaques contre des commissariats dans la région métropolitaine . Cette situation vient d’aggraver le climat d’insécurité à Port-au-Prince puisque des cas d’assassinats ont été enregistrés le week-end écoulé. Depuis la prise du commissariat des Gonaïves , au moins sept (7) agents des unités spécialisées de la Police ont été tués dans des affrontements avec des membres du Front anti-Aristide. Ces hostilités ont également provoqué plusieurs morts et blessés dans les rangs de la population civile.

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