Grève de faim : Jocelerme Privert hospitalisé. Mise au point du Ministère de la Justice sur le dossier « La scierie »

L’ancien ministre de l’Intérieur, Jocelerme Privert, a été transféré d’urgence dans la soirée du mercredi 16 mars 2005 à l’hôpital du Canapé Vert en raison de la détérioration de son état de santé. M. Privert observe une grève de faim depuis le 20 février pour réclamer sa libération sans condition. Jocelerme Privert et l’ancien Premier ministre Yvon Neptune sont accusés d’implication dans un massacre d’opposants au régime lavalas perpétré à Saint-Marc, le 11 février 2004, dans le quartier dénommé « La Scierie ». Yvon Neptune a mis fin à sa grève de faim, le jeudi 10 mars, après son transfert du Pénitencier national à un hôpital de l’ONU. Le Premier ministre Gérard Latortue affirme que le transfert de l’ancien chef de gouvernement lavalas avait été décidé pour des raisons humanitaires en accord avec le prévenu. S’exprimant dans la soirée du 16 mars, en marge d’une réception en la résidence de l’ambassadeur canadien, M. Latortue a donné la garantie que Yvon Neptune regagnera sa cellule au Pénitencier national après avis de ses médecins traitants. Le Premier ministre Latortue fait remarquer que le dossier connaît une nouvelle pause sur le plan juridique avec l’acte en récusation décidé par les avocats de Jocelerme Privert. Le dossier échappe pour le moment à tout juge d’inscription avec l’action de M. Privert par devant la Cour de Cassation. La Cour suprême doit décider de la suite du dossier. Dans une note de presse publiée, le 15 mars et intitulée « Qui veut empêcher le procès de la Scierie ? », le ministre de la Justice et de la Sécurité Publique fait part de la célérité de la justice haïtienne dans cette affaire. Présentant la chronologie du dossier marqué par les actions des avocats de Yvon Neptune et de la Cour de Cassation, Bernard Gousse a affirmé que les retards enregistrés sont l’œuvre des prévenus à partir de leur recours en justice. « Imputer ces retards au Gouvernement relève de la mauvaise foi. Demander la libération du prévenu en dehors du processus judiciaire est peine perdue », souligne M. Gousse qui précise que toutes les dispositions sont prises pour « préserver la santé et l’intégrité physique de tous les détenus sans distinction ». Dans l’intervalle, la juge d’instruction de Saint-Marc, Cluny Pierre Jules condamne avec vigueur les déclarations du chef de cabinet de la Présidence, Michel Brunache, selon lesquelles elle a pris une position personnelle dans le dossier. Maître Pierre Jules s’inscrit en faux contre les propos de M. Brunache et en profite pour affirmer qu’elle n’a pas autorisé le transfert de M. Neptune dans un centre hospitalier de l’ONU.

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