Deux semaines après le séisme qui a ravagé la capitale haïtienne Port-au-Prince, l’énorme opération humanitaire internationale coordonnée par les Nations Unies continue de se déployer malgré les très importantes difficultés logistiques, a indiqué mardi le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, John Holmes.Qu’il s’agisse de la distribution d’eau potable, de nourriture, de tentes, ou de la fourniture de soins médicaux, des progrès ont été réalisés, a souligné M. Holmes lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à New York.« Concernant la nourriture, il y a encore beaucoup à faire », a-t-il ajouté. Le Programme alimentaire mondial (PAM) « touche de plus en plus de gens chaque jour à Port-au-Prince et en dehors de la capitale. Mais nous sommes conscients qu’il y a encore beaucoup de gens qui n’ont pas de rations alimentaires ».Depuis que le séisme a frappé le 12 janvier, le PAM a distribué 3 millions de rations, soit l’équivalent de 10 millions de repas, à près de 450.000 personnes, a précisé l’agence des Nations Unies dans un communiqué publié mardi. « Actuellement, tous les orphelinats et hôpitaux dans les zones affectées ont reçu une assistance alimentaire », a indiqué le Programme.Le PAM rencontre de grandes difficultés logistiques alors que ses entrepôts en Haïti ont été sérieusement endommagés par le séisme. L’agence a établi un centre logistique en République dominicaine. Trois hélicoptères affrétés par le PAM sont arrivés par avion cargo dans ce pays et seront bientôt opérationnels en Haïti. Deux avions cargo font également trois à quatre rotations par jour depuis Saint-Domingue pour transporter des fournitures non alimentaires en Haïti.M. Holmes a également insisté sur les besoins en termes de logements temporaires, en particulier des tentes. « 40.000 tentes sont en route », a-t-il dit, ajoutant que le Président haïtien René Préval estimait à 200.000 le nombre de tentes familiales nécessaire. « On a encore beaucoup à faire dans ce domaine », a dit le Secrétaire général adjoint.L’Organisation mondiale de la santé (OMS), de son côté, a déclaré apporter son soutien à la stratégie du ministère haïtien de la santé consistant à concentrer désormais les efforts sur les soins de santé élémentaires, les centres de santé et les hôpitaux, alors que les besoins en termes de soins chirurgicaux d’urgence diminuent.Des centaines d’amputés vont avoir besoin de rééducation, de soins spéciaux pour empêcher les infections et de soutien psychologique, estime l’agence des Nations Unies. Des hôpitaux ont procédé entre 30 et 100 amputations par jour.Selon l’Organisation panaméricaine de santé, branche régionale de l’OMS, la rééducation des amputés « est cruciale pour prévenir et minimiser les handicaps à long terme ». « C’est particulièrement important alors que les handicaps peuvent causer des problèmes économiques et de santé mentale significatifs pour les survivants du séisme sur le long terme », a dit le Dr Ciro Ugarte, expert au sein de cette organisation.Pour sa part, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a indiqué mardi que son programme « Travail contre rémunération », qui donne du travail aux Haïtiens pour aider notamment à dégager les décombres sur les routes, continuait de s’étendre.Lancé le 20 janvier, le programme a d’abord employé 385 personnes pour dégager des décombres dans le quartier de Carrefour Feuilles, à Port-au-Prince. Le 22 janvier, le nombre d’employés est passé à 1.000. Le projet a ensuite été étendu au quartier de Martissant où 1.000 personnes sont également employées à dégager les décombres dans les rues. Il sera aussi établi dans la commune de Carrefour, employant 2.000 personnes. ONU
Haiti : 14 jours après le séisme, l’aide progresse malgré les difficultés
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