La quatrième Conférence de l’ONU sur les pays les moins avancés (Conférence PMA IV) a débuté ce lundi à Istanbul, en Turquie. Réunis pendant une semaine, les représentants des 48 pays les plus pauvres de la planète doivent trouver un accord sur un programme d’action commun afin de stimuler leurs économies et susciter le soutien de la communauté internationale. L’objectif des membres des 48 États inscrits sur la liste de la catégorie des pays les moins avancés (PMA), dont 33 se trouvent en Afrique, 14 en Asie et un dans la région Amériques (Haïti), est d’obtenir du reste de la communauté internationale de nouvelles mesures leur permettant de construire et de développer leurs infrastructures. Pour y parvenir, les PMA devront réaliser des progrès en matière de réformes économiques, de gouvernance et de mobilisation de ressources financières. 48 Chefs d’État et de Gouvernement ont confirmé qu’ils prendraient part aux travaux de la Conférence. 24 Chefs de secrétariats et d’agences du système des Nations Unies seront également présents. « Au lieu de voir les PMA comme pauvres et faibles, considérons ces 48 pays comme de vastes réservoirs au potentiel inexploité. Investir dans les PMA est une opportunité pour tous », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, présent lundi à l’ouverture de la Conférence à Istanbul, en Turquie. « C’est une opportunité pour soulager les populations les plus vulnérables du poids de la pauvreté, la faim et des maladies. C’est une obligation morale », a-t-il ajouté. Il a souligné que l’investissement dans les économies des PMA peut accélérer le redressement et la stabilité de l’économie globale, martelant que le commerce avec les pays pauvres « n’est pas de la charité mais un investissement intelligent ». Le Chef de l’ONU a également plaidé en faveur de l’intensification des échanges Sud-sud notamment entre les PMA et les économies émergentes. Il estime que l’une des clés du problème des PMA réside dans le renforcement des capacités de production.« La plupart des PMA ont des ressources abondantes et une population jeune. Ces hommes et ces femmes ont besoin d’emplois décents, d’éducation et de formation afin de pouvoir mettre en valeur les atouts de leurs pays », a-t-il expliqué. Le Secrétaire général a également rappelé à la communauté internationale la nécessité d’augmenter l’Aide publique au développement afin de tenir les promesses faites en la matière. Enfin, il a tiré la sonnette d’alarme sur la situation mondiale de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. « L’agriculture emploie 70% des travailleurs des PMA. C’est peut-être le secteur le plus important pour le développement », a-t-il souligné en précisant que les investissements devaient se diriger vers les petits exploitants agricoles. Présent à Istanbul, le Président de l’Assemblée générale de l’ONU, Joseph Deiss, a lui aussi plaidé en faveur du renforcement de la lutte contre la pauvreté lors de l’ouverture de la Conférence. « Les pays les moins avancés sont souvent décrits comme les plus pauvres et les plus vulnérables de la communauté internationale. Ils se heurtent à des problèmes structurels, ils ont été durement affectés par les trois crises – économique, alimentaire et énergétique – que le monde vient de traverser. Ces pays risquent d’être pénalisés à nouveau par l’envolée actuelle des prix du pétrole. Ils sont aussi touchés de manière disproportionnée par les effets du changement climatique », a expliqué le Président de l’Assemblée générale dans son discours. « Pour accélérer les progrès dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et pour assurer que ces progrès soient durables, je suis convaincu qu’il faut, dans les pays les moins avancés, des conditions-cadre qui stimulent l’investissement, la création de valeur ajoutée et la création d’emplois. C’est en s’appuyant sur les ressorts de la croissance économique que les pays les moins avancés prendront leur élan », a-t-il ajouté.Pour Joseph Deiss l’amélioration de la situation des PMA passera par l’établissement « d’institutions et des politiques mises en oeuvre aux niveaux national et régional ». « Il faut intensifier les réformes pour renforcer l’état de droit, le respect des droits de l’homme et des institutions démocratiques ; il faut lutter davantage contre la corruption. La garantie des droits fondamentaux, notamment du droit de propriété, mais aussi la mise en place de structures de marché solides sont les conditions indispensables pour stimuler l’investissement, mobiliser les ressources domestiques, augmenter les capacités productives et créer des emplois », a-t-il ajouté. « Réduire la pauvreté et la vulnérabilité des pays les moins avancés, nous le devons à leurs populations démunies, mais c’est aussi une contribution importante à un monde plus prospère, plus sûr, plus dynamique, plus démocratique et plus uni. Aujourd’hui pour la première fois peut-être dans l’histoire, nous avons les moyens de le faire, alors faisons-le, sans plus attendre. Je souhaite que le Programme d’Action d’Istanbul nous y aide », a conclu le Président de l’Assemblée. EJ/Radio Métropole Haïti
Haïti au centre des discussions à la conférence de l’ONU pour stimuler les économies des pays les moins avancés
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