«Il ne faut pas paniquer» disait le Ministre Baudin sur les ondes de Radio Métropole ce matin, toutefois, la pénurie de carburant n’est pas sans conséquence sur la vie à Port-au-Prince. La rareté du carburant a de sérieuses répercussions et conséquences sur le fonctionnement des activités scolaires, des commerces et de l’administration publique dans la capitale. C’est une situation qui tape sur les nerfs de tous le monde, automobilistes, commerçants et écoliers nous rapporte Jacques Bourdeau journaliste de Radio MétropoleCe jeudi 15 avril l’embouteillage dans les pompes à essence était au rendez-vous, ce propriétaire de station d’essence se trouve lui aussi dans l’impossibilité d’expliquer les raisons de cette rareté de carburant:«Commercialement ça n’a aucun sens, j’ai demandé du carburant, j’ai payé et il ne m’ont pas livré, hier il m’ont livré 1.000 gallons de 95, c’est celui-ci que je suis en train de vendre…»Après quatre jours de rationnement dans le pays la circulation automobile fonctionne au ralenti, cette rareté de carburant a des répercussions plutôt grave sur le fonctionnement des établissements scolaires déplore ce responsable.«Ce matin il était huit heures trente, nous étions obligés de recevoir les élèves qui arrivent en retard, moi j’ai du rester à l’école, j’ai dormi à l’école hier car je n’ai pas pu trouver d’essence pour mettre dans ma voiture et rentrer à la maison… Un pays ne peut pas fonctionner comme ça! Lundi dernier l’école a commencé à fonctionner avec environ 400 élèves et aujourd’hui nous en avons environ 200 parce que les élèves ne peuvent pas venir»Les écoliers de leur côté ne sont pas épargnés par cette situation.«Ce matin j’ai du payer un surplus, au lieu de 5 gourdes j’ai donné 10 gourdes, ça m’a vraiment couté cher»«Un taxi de Croix-des-Bouquets à 10 gourdes m’a fait payer 20 gourdes»«On arrive en retard parce qu’on ne peut pas trouver des taxis facilement» Ce problème de rareté de carburant a frappé de plein fouet les commerces, en témoignent ces commerçants. «J’ai un restaurant, puisqu’il n’y a pas grand monde qui circule, les gens ne viennent pas, ils restent chez eux, les appareils ne peuvent fonctionner car il n’y a pas de gaz, nous nous servons de gaz, nous avons des appareils modernes…»«Nous sommes pratiquement dans le noir, nous ne pouvons pas trouver de carburant…» Les employés de l’administration publique et privé sont aussi affectés par cette conjoncture. «J’accompagne mes enfants à l’école pour huit heures vingt, après je vais au travail, si les enfants sont en retard moi aussi je serais en retard à mon travail…»«Dans la rue, j’ai vu qu’il n’y avait presque pas de camionnette, les quelques camionnettes que l’on voit sont pleine à craquer, les prix de la course ont monté, pour ne pas dire les prix ont quadruplé, j’ai fait le trajet sur mes deux jambes et je suis arrivé en retard, ce qui était prévisible».Une situation qui paralyse toutes les activités dans le pays et l’on se demande pourquoi on gère toujours l’urgence en Haïti et pourquoi l’on ne résout pas ce problème une fois pour toute puisque c’est une habitude acceptée tant par les autorités que par les propriétaires de pompes à essence.N/ Radio Métropole Haïti
Haïti-Carburant : Vox populi, les gens sur les nerfs
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