Haïti, en manque d’aide financière et humanitaire

Alors qu’Haïti émerge à peine d’une crise politique violente, les Nations unies ont beaucoup de mal à trouver des Etats membres désireux d’aider financièrement ce pays caribéen à lutter contre la pauvreté, a déclaré vendredi Elisabeth Byrs, porte-parole du bureau onusien de la coordination des affaires humanitaires. L’ONU n’a réuni que sept millions de dollars sur les 35 millions nécessaires pour assister Haïti, pays le plus pauvre de l’hémisphère nord. « Il est vital que nous ayons cet argent car même si la situation politique est plus proche de la normale, la situation humanitaire ne l’est pas », a déclaré Mme Byrs à la presse. « La situation politique n’a fait qu’appauvrir les pauvres. » La plupart des huit millions d’Haïtiens sont au chômage ou n’ont pas de travail régulier, et vivent avec moins d’un dollar par jour. Un enfant sur dix meurt avant d’atteindre l’âge de cinq ans et près de 30% de ceux qui survivent sont rachitiques parce qu’ils ne mangent pas à leur faim. La situation économique catastrophique du pays a empiré du fait de la déforestation qui concerne 90% des terres. Environ 270.000 personnes comptent sur les distributions alimentaires de l’ONU pour éviter une malnutrition chronique. Depuis la fin de la rébellion, ce sont désormais des criminels et non plus des insurgés qui s’attaquent aux camions d’aide humanitaire. « Le peuple haïtien a besoin d’aide maintenant », a déclaré Christiane Berthiaume, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM). « Nous ne pouvons pas attendre que le retour d’une stabilité complète. » Visitant jeudi Haïti, le directeur du PAM, James Morris, a appelé les pays donateurs à ne pas oublier les besoins du peuple haïtien et d’accroître leur aide à ce pays qui selon lui court « le danger de glisser dans l’oubli ». Genève, 17 avril 2004,AP

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