Le Sous-secrétaire général aux droits de l’homme, Ivan Simonovic, a parlé de « signes encourageants en Haïti aujourd’hui», mais également de risques, à la fin de sa mission de quatre jours dans le pays. Il a qualifié de signes positifs les récents amendements constitutionnels qui établissent un quota de 30% pour les femmes dans la vie publique et un conseil constitutionnel, la nomination d’un ministre des droits de l’homme et de la lutte contre l’extrême pauvreté, ainsi que la diminution significative de la population des camps de 1,5 million à 370.000. «Haïti est à la croisée des chemins Si les bonnes décisions sont prises sur un certain nombre de questions clé, il existe un potentiel pour le progrès – mais en même temps, le risque d’un retour en arrière. Le nouveau Conseil Electoral Permanent doit être crédible et jouir de la confiance de l’ensemble de la classe politique pour s’assurer que les élections locales, municipales et parlementaires aient lieu sans délai et soient libres et exemptes de violence. » selon un communiqué de la mission onusienne, au cours de sa visite du 12 au 15 septembre pour discuter des défis des droits de l’homme avant le prochain examen du mandat de la MINUSTAH, la mission de stabilisation des Nations Unies dans le pays, par le Conseil de sécurité de l’ONU, Simonovic a rencontré de hauts responsables gouvernementaux, y compris le Premier ministre Laurent Lamothe, les ministres des Affaires étrangères, des Droits de l’homme et de l’Extrême pauvreté, de la Justice ainsi que le Directeur Général de la Police et l’Inspecteur Général de la Police. Il a également rencontré des représentants de l’ONU, le corps diplomatique et des représentants de la société civile. «Le recrutement prévu de 5.000 nouveaux agents de police au cours des 4 prochaines années augure d’un grand potentiel pour un environnement sûr et stable en Haïti. S’ils sont recrutés en fonction de leur mérite, bien formés, et comprennent davantage de femmes, la Police Nationale d’Haïti en sera renforcée tout comme la confiance de la population en elle. Le rôle et l’indépendance de l’Inspecteur Général sont essentiels pour s’assurer que les auteurs des violations des droits de l’homme soient interdits de servir, » a t-il dit. Simonovic a appelé à accompagner la réduction planifiée des forces militaires de la MINUSTAH d’un soutien accru à la police nationale et aux institutions garantissant l’état de droit. « Réformer la police ne suffit pas. La réforme du système judiciaire est attendue depuis longtemps. J’ai visité le Pénitencier National où les 3.489 détenus vivent dans des conditions inhumaines et dégradantes. Parmi eux, seuls 278 ont été reconnus coupables par un tribunal, la plupart des autres sont en détention préventive prolongée. Un système de justice plus indépendante, fiable et efficace est nécessaire pour résoudre non seulement cette situation, mais pour s’assurer que les droits de la population soient mieux protégés, notamment les droits fonciers. La réforme du code pénal en cours doit être achevée sans délai et devrait conduire à des poursuites judiciaires contre les graves violations passées des droits de l’homme, conformément aux obligations juridiques internationales d’Haïti. » Simonovic a exhorté la communauté internationale à accroître son soutien aux efforts de développement à long terme d’Haiti, compte tenu du fait que l’aide humanitaire destinée au pays après le tremblement de terre est en baisse. « Pendant trop longtemps, beaucoup trop d’Haïtiens ont réclamé en vain leurs droits économiques et sociaux, mais n’ont pas été en mesure d’accéder aux services de base. Les efforts de développement qui ont été engagés doivent être fondés sur les droits de l’homme et bénéficier à tous, en particulier aux plus démunis. «Nombreuses parmi les personnes les plus vulnérables sont toujours dans des camps, dont 70% sur des terres privées et sont menacés d’expulsions forcées. J’ai insisté sur la nécessité d’une concertation avec la population des camps et du respect des normes internationales relatives aux droits de l’homme dans le processus de démantèlement des camps qui sont toujours occupés. Une politique de logement et de développement urbains est nécessaire ». Simonovic a observé qu’Haïti a le potentiel d’attirer des investissements et de créer de nouveaux emplois décents, ce qui est essentiel dans un pays où la majorité de la population active est au chômage et où la jouissance des droits économiques et sociaux reste un défi. Dans ce contexte, la sécurité et le respect de l’état de droit ainsi que la lutte contre la corruption sont essentiels. Le responsable onusien a noté que les organisations de la société civile et l’opposition ont une grande contribution à apporter aux efforts de développement du pays. Il est donc important pour le gouvernement de les engager, ainsi que tous les Haïtiens dans la reconstruction de leur pays. Radio Métropole Haiti
“Haïti est à la croisée des chemins”, selon le Sous-secrétaire général aux droits de l’homme
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