Dans son intervention lors de la réunion du conseil de sécurité sur le rapport du secrétaire général, le représentant d’Haïti, Denis Régis, a soutenu que le transfert pacifique du pouvoir, la restauration du Parlement dans la plénitude de ses attributions, la légitimité des élus, la désignation d’un gouvernement d’ouverture rassemblant quelques-unes des principales formations politiques représentées au sein de la législature sont autant d’éléments constitutifs du « socle de stabilité » que le nouveau Gouvernement s’emploie à consolider. Maintenant que l’objectif de création d’un environnement « sûr et stable » a été atteint, il s’agit de surmonter les handicaps structurels et de trouver des réponses aux graves problèmes qui ont compromis pendant si longtemps la stabilité politique, sociale et économique d’Haïti et qui ont constitué un frein à l’investissement direct étranger dans le pays, a estimé M. Régis.Il a indiqué que le Président de la République d’Haïti venait, de concert avec le Gouvernement et le Parlement, de donner le coup d’envoi d’un « programme de réformes institutionnelles » afin de s’attaquer aux défis les plus pressants sur les plans sociopolitique et économique, notamment celui « de faire passer Haïti d’une situation de fragilité économique à celle d’une croissance soutenue ». C’est d’ailleurs dans cet esprit de dialogue et de concertation que le Premier Ministre a présenté au Parlement un ambitieux programme d’action qui vise à mettre en œuvre un certain nombre de réformes jugées essentielles sur les plans économique et social, sur le plan de la sécurité, dans le secteur de la justice et des droits de l’homme, bref, dans le domaine de la consolidation de l’état de droit, parallèlement à la relance soutenue de la croissance et du développement. Le représentant s’est félicité de la disposition des Nations Unies à apporter leur aide à l’organisation des « états généraux sectoriels » de la nation. Le diplomate haïtien a mis l’accent sur la parfaite convergence de vues entre l’ONU et le Gouvernement haïtien sur le désengagement progressif et ordonné de la Mission après 13 ans de présence en Haïti. Le retrait échelonné des composantes militaire et civile de la MINUSTAH doit permettre aux institutions haïtiennes concernées d’assumer efficacement le relais des fonctions exercées jusque-là par la Mission. Les deux parties doivent, par conséquent, convenir d’un calendrier de retrait qui ne puisse donner lieu à aucune espèce de vide sur le plan de la sécurité, a dit M. Régis. La période de transition proposée répond ainsi au souci commun de voir la Police nationale d’Haïti dotée d’une capacité adéquate d’assumer au fil du temps la pleine responsabilité des besoins du pays en matière de sécurité et de « faire face à toutes les menaces d’instabilité à l’intérieur du pays, indépendamment d’une présence internationale en uniforme ». Le principe directeur, a précisé le représentant d’Haïti, est d’assurer une transition responsable faisant fond sur les réalisations des 13 dernières années tout en répondant aux besoins prioritaires en matière de stabilisation et de renforcement des capacités du pays. Le Gouvernement haïtien souhaite que l’appel des Nations Unies à un nouvel élan de solidarité avec Haïti trouve le plus large écho auprès de la communauté internationale.Avant de terminer, il a réitéré l’appel de son gouvernement à maintenir le Sud et la Grand’Anse d’Haïti dans l’agenda des institutions humanitaires, des ONG et des partenaires de coopération du pays, à travers les structures de l’État haïtien. Dans le cadre de l’éradication de la pauvreté et du choléra, le Gouvernement souhaite ardemment et urgemment que soient réunis dans les délais requis les fonds indispensables à la mise en œuvre des volets I et II du Plan d’action, soit 400 millions de dollars sur deux ans. LLM / radio Métropole Haïti
Haïti est favorable au retrait de la Minustah
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