Les donateurs internationaux et les autorités d’Haïti ont trouvé un accord jeudi à Madrid sur la nécessité de mieux coordonner l’aide internationale destiné à appuyer le processus de stabilisation. Les 85 délégations de bailleurs de fonds bilatéraux et internationaux réunies dans la capitale espagnole au chevet d’Haïti ont félicité de manière appuyée les efforts accomplis depuis par les nouvelles autorités du pays le plus pauvre des Amériques, tant au niveau politique qu’économique. Le communiqué final de la réunion félicite « le gouvernement haïtien pour l’importante amélioration de la gestion macroéconomique ». Il souligne, en accord avec le gouvernement d’Haïti, la nécessité de « systématiser la coordination avec les bailleurs de fonds, comme élément clé de l’amélioration de l’efficacité de l’aide » de 1,75 milliards de dollars promise à Haïti depuis 2004. Mais l’efficacité de cette aide doit aussi passer par « un rapport étroit entre les décaissements effectués et les résultats obtenus » afin d’éviter que la manne ne soit détournée à la faveur de la corruption qui gangrène Haïti, notent les bailleurs de fonds. Ils prônent ainsi la mise en place d’un « bon système d’indicateurs de suivi et d’évaluation (…) ». Le donateurs se sont également félicité des perspectives d’annulation de la dette extérieure d’un milliard de dollars d’Haïti, ouvertes par la Banque mondiale (BM) et le Fonds Monétaire international (FMI). Le Premier ministre d’Haïti, Jacques Edouard Alexis a pris acte de ce satisfecit tout en soulignant que le chemin du redressement était encore long. « C’est la raison pour laquelle nous nous engageons à faire en sorte qu’au niveau de la gestion économique, nous gardions le cap sur les objectifs (…) pour continuer le programme de modernisation publique, la lutte contre la corruption (…) », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse finale. M. Alexis avait lancé à l’ouverture de cette réunion un appel pressant aux donateurs à poursuivre leurs efforts en faveur d’Haïti, dont près de 60% des 8,3 millions d’habitants survivent avec moins d’un dollar par jour. « Haïti se trouve à un tournant historique de son histoire au cours duquel elle a besoin, plus que jamais, de l’aide de ses partenaires », avait-t-il dit. Une force multinationale de l’ONU, la MINUSTHA, composée de 7.000 militaires et 1.200 policiers, est déployée en Haïti depuis juin 2004 pour accompagner la pacification de l’île. Mais en dépit d’un début de normalisation politique illustré par l’élection en février du président René Préval, cette aide tarde à produire ces effets, et les problèmes sociaux et d’insécurité chroniques menacent encore la stabilité de l’île caribéenne. Dans ce contexte, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, avait jugé « logique » au début de la réunion la volonté exprimée par le gouvernement haïtien de pouvoir coordonner l’aide qui afflue en ordre dispersé dans ce pays, tout en la liant à une nécessaire « bonne gouvernance ». M. Moratinos avait salué la « fermeté » démontrée par le président Préval « pour consolider des institutions démocratiques, fortes et indépendantes ».
Haïti et bailleurs de fonds d’accord pour oeuvrer à une aide plus efficace
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