Le geste est maladroit et la fillette s’agrippe mordicus à ses béquilles. «Koubi!», lui lance sa mère, essayant d’expliquer à la petite haïtienne de trois ans comment se servir de sa nouvelle prothèse. «Koubi! Koubi, pou-ou ka maché» (replie, replie le pied pour mieux marcher), répète la jeune mère. En vain… la fillette préfère aller s’assoir à cloche-pied.Entre 2.000 et 4.000 Haïtiens auraient perdu un membre lors de la catastrophe du 12 janvier, selon le décompte d’Handicap International. «Dont un tiers d’enfants», précise Thomas Leblanc, orthoprothésiste dans un centre de rééducation ouvert par l’ONG Handicap International dans le quartier marchand de Port-de-Prince.Le bilan pourrait s’avérer beaucoup plus lourd, le nombre important d’amputations, des trois premiers jours qui ont suivi le séisme n’ayant pas été comptabilisé. Face à l’ampleur des amputations, trois centres de fabrication de prothèses et de rééducation ont été ouverts dans le pays.«On fabrique entre six et sept prothèses par jour», soit près d’une quarantaine par semaine, dit Albert Saint-Thomas, employé du centre de Handicap International «Les prothèses provisoires sont fabriquées beaucoup plus rapidement que des prothèses définitives et permettent de répondre à l’urgence et d’aider les patients à se remettre debout», précise-t-il. Un adulte doit porter deux ou trois prothèses temporaires, un enfant deux, avant d’avoir une prothèse définitive il s’agit donc d’un véritable suivi à long terme qui va nécessiter la formation de nombreux haïtiens, pour remplacer les expatriés dépêchés.À lire également: http://metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17349N/ Radio Métropole Haïti
HAÏTI: Koubi! Koubi, pou-ou ka maché
Publicité