Haïti: la communauté internationale prête à agir, selon Villepin

Dominique de Villepin a appelé la classe politique haïtienne à « un sursaut » alors que le pays est « au bord du chaos » et a fait part de la disponibilité de la communauté internationale à aider au retour au calme. Le ministre des Affaires étrangères, qui était l’invité de France Inter, a précisé avoir « demandé qu’une cellule de crise puisse se réunir au Quai d’Orsay en urgence aujourd’hui pour rassembler l’ensemble des administrations françaises et voir ce que nous pourrions faire comme contribution immédiate ». Cette cellule travaillera notamment à partir des conclusions du rapport de Régis Debray sur Haïti, où forces loyalistes et rebelles s’affrontent depuis onze jours. « Nous avons les moyens et beaucoup de pays amis sont mobilisés, qui sont prêts à agir. Il faut trouver le moyen de le faire en liaison avec les différentes parties haïtiennes », a précisé Dominique de Villepin. « Nous avons une plate-forme, des atouts très importants à proximité d’Haïti avec nos départements Antilles-Guyane, nous avons là un réservoir de compétences dans le domaine de l’éducation, dans le domaine de la santé, dans le domaine de l’intervention humanitaire », a expliqué Dominique de Villepin. « C’est tout cela que nous voulons pouvoir mettre à disposition le moment venu et si les circonstances le permettent », a-t-il ajouté. « UN PAYS AU BORD DU CHAOS ». Le chef de la diplomatie française a appelé à « essayer de faire en sorte que le dialogue l’emporte sur la violence, que le président Aristide, qui a laissé dériver son pays au fil des années, puisse trouver la force d’avancer dans le sens du dialogue ». « Cela implique que, dans cette phase, l’ensemble des responsables haïtiens ne pensent qu’à une chose, à Haïti et au peuple haïtien qui souffre depuis tant d’années », a-t-il dit. « Mais sur qui s’appuyer en Haïti car c’est un pays qui est au bord du chaos ? » a demandé Dominique de Villepin, avant de répondre: « Les forces des églises protestante et catholique, qui doivent se rassembler pour permettre d’organiser les choses, les forces régionales, il y a des initiatives qui sont prises par l’organisation des états américains et la communauté des états Caraïbes, la force internationale, les amis d’Haïti, dont nous faisons partie ». Il a cité le Mexique, le Brésil, les Etats-Unis, l’Afrique du sud au rang des pays mobilisés. « Cela suppose aussi un sursaut de la classe politique haïtienne, cela suppose que le président Aristide s’engage à faire en sorte que la paix civile puisse être restaurée, c’est sa première responsabilité, il faut que les oppositions ne se cantonnent pas dans une simple stratégie du refus », a insisté le ministre français. Interrogé sur l’éventuel envoi d’une force de paix dans l’île en proie à la violence, Dominique de Villepin a rappelé que la France était en liaison avec ses partenaires « dans le cadre des Nations unies, qui ont envoyé une mission humanitaire ». « Comment le faire dans une situation de violente ouverte ? cela implique qu’à un moment donné le dialogue, le bon sens puissent l’emporter », a-t-il dit. Mais, a-t-il ajouté, « en cas d’urgence humanitaire (…), nous disposons de cette capacité que nous donnent nos départements Antilles-Guyane ». PARIS, (Reuters)

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