
Les Nations Unies ont réclamé lundi un soutien de toute urgence au programme de relance destiné à aider Haïti à surmonter les dégâts causés par l’ouragan Matthew il y a six mois et qui s’élèvent à 2,7 milliards de dollars . « L’ouragan Matthew a révélé des vérités inquiétantes sur les pays les moins avancés qui n’ont pas la capacité de réagir adéquatement aux changements climatiques et à l’intensité et la fréquence croissantes des catastrophes météorologiques », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe, Robert Glasser, dans un communiqué de presse. « Alors que le système de protection civile du gouvernement a empêché de nombreux décès, il est inacceptable que plus de 600 personnes soient mortes lors de cet ouragan qui était annoncé », a-t-il ajouté. Une évaluation approfondie menée par le gouvernement sur les besoins après la catastrophe montre que le pays a perdu 2,7 milliards de dollars en raison de l’ouragan Matthew, soit 32% du PIB. « Ce serait un coup dévastateur pour n’importe quelle économie. Cela s’ajoute à deux années de sécheresse affectant la sécurité alimentaire d’un million de personnes et le séisme de 2010 qui a coûté 120% du PIB », a souligné M. Glasser. S’exprimant à la veille de la 5e Plate-forme régionale pour la réduction des risques de catastrophes dans les Amériques, à Montréal, au Canada, M. Glasser a réclamé un ferme soutien au programme de relance élaboré par le gouvernement haïtien. L’ONU et d’autres partenaires ont besoin de 2,72 milliards de dollars pour un programme étalé sur trois ans qui a pour objectif de reconstruire en mieux. Ce programme est axé sur la réduction des risques de catastrophes à l’avenir, l’amélioration des systèmes d’alerte précoce et la réduction de l’exposition des populations vulnérables aux risques de tempêtes et de tremblements de terre. Selon M. Glasser, Haïti a démontré combien la mise en œuvre du Cadre pour la réduction des risques de catastrophe de Sendai doit prendre en compte le rôle que la pauvreté joue dans les risques de catastrophe. En 2012, on estimait que 58,6% des 10,7 millions de personnes en Haïti vivaient avec moins de 2,4 dollars par jour alors que 24% vivaient dans une extrême pauvreté (moins de 1,23 dollar par jour). On estime qu’Haïti a perdu en moyenne 2% de son PIB chaque année, entre 1975 et 2012, en raison de catastrophes liées aux conditions météorologiques.