Le représentant d’Haïti auprès de l’Organisation des Etats Américains (OEA) a affirmé mercredi que Port-au-Prince ne comptait pas rompre avec la Communauté des pays de la Caraïbe (Caricom). « Le prix politique à payer pour couper le cordon ombilical nous liant à la Communauté est exorbitant. Aucun acteur politique ne peut se payer un tel luxe. J’ai reçu la ferme instruction de mon gouvernement de marteler que Haïti reste engagé au sein de la Caricom et continue à oeuvrer en son sein », a affirmé Duly Brutus au cours de sa première intervention devant le Conseil permanent de l’OEA à Washington. De vives tensions étaient apparues entre Haïti et la Caricom après le départ en exil du président haïtien Jean Bertrand Aristide le 29 février. Le premier ministre haïtien Gérard Latortue avait boudé fin mars un sommet de deux jours de cette organisation consacré à Haïti à Saint-Kitts. « L’équipe qui est en place aujourd’hui en Haïti, qui gouverne ce pays, n’a rien à voir avec ceux qui ont pris les armes contre le pouvoir haïtien. Je veux que ce soit clair pour tout le monde. Je n’aurais jamais accepté d’être le représentant d’un mouvement qui avait pris les armes », a indiqué M. Brutus. Si les Etats-Unis et la France, qui étaient favorables au départ d’Aristide, ont d’emblée reconnu le nouveau gouvernement haïtien, il n’en a pas été de mˆme avec la Caricom qui compte 15 membres de droit et cinq membres associés. Le président déchu Aristide est réfugié depuis le 15 mars en Jamaïque, un pays membre de la Caricom. Les pays de la Caraïbe ont très mal vécu l’éviction d’Aristide. Ils s’étaient notamment mobilisés au début de la crise pour proposer un plan de règlement prévoyant un partage du pouvoir entre M. Aristide et l’Opposition. WASHINGTON, 14 avril 2004 (AFP)
Haïti ne veut pas rompre avec la Caricom
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