Haiti : ONU Point de presse

187

Distribution de nourriture en HaïtiUne question a été posée hier, demandant à savoir si la distribution de nourriture en Haïti ciblait uniquement les femmes, ou si les hommes pouvaient également recevoir des vivres dans les lieux de distribution.Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué qu’à l’étape actuelle de ses opérations, il distribuait des vivres au plus grand nombre de personnes et aussi rapidement que possible, en se servant de moyens de distribution ambulants.Le PAM cherche habituellement à distribuer l’aide alimentaire aux femmes, car il est plus probable qu’elles s’assureront que ces aliments seront distribués aux personnes qui en ont réellement besoin ou qui ne peuvent se débrouiller seules. Le PAM travaille avec des communautés locales pour s’assurer que l’assistance alimentaire est bel et bien distribuée à ceux qui en ont besoin. L’agence s’efforce actuellement d’établir un système de distribution plus robuste qui devrait être opérationnel au cours des prochains jours.Invité du Point de presseJohn Holmes, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a fait le point, cet après-midi, sur la situation en Haïti.————————CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE, M. JOHN HOLMES, SUR LA SITUATION EN HAÏTILe Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. John Holmes, s’est félicité aujourd’hui de ce que l’Appel éclair de l’ONU pour Haïti, d’un montant 576 millions de dollars, ait été financé, à ce jour, à 82%. Lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York, M. Holmes a précisé que ces fonds, ajoutés au plus des 2 milliards de dollars mobilisés à travers le monde, « ne seraient pas de trop pour répondre aux nombreux besoins de la population haïtienne », deux semaines après le séisme qui a dévasté la capitale du pays, Port-au-Prince, et plusieurs localités des environs.M. Holmes a d’abord pointé les besoins en matière de logements. « En accord avec le Gouvernement haïtien, nous avons décidé de ne pas installer de camps de grande taille, estimant qu’il serait préférable de distribuer des assemblages d’abris d’urgence, des tentes et des sanitaires pour les milliers de sans-abris qui sont restés près de leur maison. Ces derniers peuvent encore utiliser les ruines de leur foyer pour se protéger en attendant mieux », a-t-il considéré. Il a ajouté qu’au-delà de ces mesures d’urgence et temporaires, l’ONU et le Gouvernement d’Haïti comptaient, à moyen terme, construire des abris qui puissent résister à la saison des ouragans qui débutera dans quelques mois. « Pour le long terme, nous sommes d’accord pour dire qu’Haïti doit être reconstruite de sorte qu’une tragédie de cette ampleur ne se reproduise jamais », a indiqué M. Holmes. Concernant les besoins en équipements médicaux, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a déclaré que les risques d’épidémies, notamment de tétanos, existaient mais pas dans des proportions « alarmantes ». « Pour l’heure, les médecins et chirurgiens amputent beaucoup, car les blessés souffrant de fractures ouvertes ont vu leurs plaies s’infecter au fil des jours. Le résultat est que, bientôt, nous devrons exporter en Haïti quantités de prothèses », a-t-il annoncé. M. Holmes s’est ensuite attardé sur la question de la distribution de nourriture. Indiquant que jusque-là, 600 000 personnes avaient reçu, depuis l’arrivée des convois du Programme alimentaire mondial (PAM), « quelque 16 millions de repas », il a admis qu’il était nécessaire pour le PAM de passer à la vitesse supérieure pour que « tous les Haïtiens dans le besoin, soit plus de deux millions d’individus, aient vite de quoi manger ». Il a indiqué que le PAM, appuyé par les ONG partenaires de l’ONU, comptait distribuer dans les prochains jours 1 000 tonnes de riz et de repas précuisinés à travers 16 points de distribution protégés par les Casques bleus de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et les troupes américaines et canadiennes. « Nous aimerions pouvoir agir plus rapidement, mais nous préférons prendre le temps de sécuriser au mieux la distribution afin que l’aide soit apportée dans le calme et le plus efficacement possible », a déclaré M. Holmes. Répondant aux questions de la presse, il a estimé à 12 500 le nombre d’Haïtiens embauchés dans le cadre du programme « travail contre rémunération » du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « L’objectif est de faire bénéficier 20 000 Haïtiens de cette initiative », a-t-il précisé, estimant que « 5 dollars par jour n’étaient certainement pas un luxe, même dans un pays pauvre, mais qu’ils permettaient à des familles entières de subsister ».————————ONU

Publicité