Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont ouvert la voie mardi à une annulation de la dette de Haïti, en acceptant de l’inclure dans un programme en ce sens destiné aux pays pauvres très endettés (HIPC/PPTE). L’examen de la situation d’Haïti, « menée en commun par les équipes du FMI et de la Banque mondiale » a conclu que le niveau de la dette haïtienne était tel que cela rendait le pays « éligible » au programme d’assistance des PPTE, a indiqué le FMI dans un communiqué. Il ne s’agit toutefois que d’une première étape dans un programme de longue durée avant que la dette d’Haïti puisse être concrètement effacée. Le FMI s’est félicité des efforts de réforme économique promis par le nouveau gouvernement haïtien et a souligné qu’il continuerait à avoir besoin de soutiens financiers. Il a dans le même temps mis en garde Haïti contre les « défis énormes » qui l’attendent, en terme de sécurité et d’amélioration de la situation sociale. Le Fonds a encouragé le gouvernement à favoriser l’initiative privée dans le secteur économique et à concentrer ses efforts sur la réduction de la pauvreté. La dette extérieure d’Haïti s’élève à plus d’un milliard de dollars contractée essentiellement auprès de la Banque mondiale. Haïti dont 70% de sa population active est au chômage est le pays le plus pauvre du continent américain avec plus de 60% de sa population vivant avec moins d’1 dollar par jour. Une quarantaine de pays participent à ce jour à différents stades au programme en faveur des pays pauvres très endettés. Le FMI et la Banque mondiale ont accepté l’an dernier d’effacer quelque 54 milliards de dollars de dette des pays les plus pauvres de la planète. Le représentant de la Banque Mondiale en Haïti, Mathurin Gbetibou avait indiqué début septembre que les promesses des bailleurs doivent se concrétiser en dépit du climat d’insécurité qui règne à Port-au-Prince. Toutefois Gbetibou estime que l’insécurité, si elle persiste, pourrait retarder la venue des missions et l’exécution des travaux sur le terrain. Sans vouloir parler pour les autres bailleurs de fonds, Mathurin Gbetibou a déclaré que le décaissement des 65 millions de dollars ne sera nullement affecté par l’insécurité en Haiti.
Haïti peut espérer une annulation de sa dette par le FMI et la Banque Mondiale
Publicité