Haïti Post-séisme : La sécurité dépend du relogement et du Développement selon Crisis Group

253

Un an et demi après qu’un séisme meurtrier ait dévasté sa capitale, 650,000 victimes attendent toujours un logement permanent dans plus de 1,000 camps d’urgence instables à travers Haïti alors que la saison cyclonique s’approche. Le dernier briefing politique de l’International Crisis Group, examine le défi immédiat auquel fait face Michel Martelly, qui remplace René Préval, comme président depuis le 14 mai. Les frustrations des victimes vivant encore sous les tentes vulnérables aux tempêtes qui ont déjà commencé sont en croissance, comme celles de ceux qui habitent dans les innombrables bidonvilles pauvres de l’île dont des besoins de base presqu’identiques ne sont pas satisfaites. « Haïti et ses supporteurs doivent à présent se tourner vers la priorité humanitaire de reconstruction nationale : reloger les victimes du séisme, enlever les décombres et reconstruire les quartiers », dit Bernice Robertson, l’Analyste Senior du Crisis Group en Haïti. « L’Adoption, la communication et la mise en œuvre d’une stratégie globale de relogement avec la pleine participation des victimes et des communautés locales, est le premier défi décisif de la reconstruction que doit lever le Président Martelly pour consolider la stabilité. ».La catastrophe de 2010 a tué plus de 250,000 et forcé approximativement 1.5 millions vers les camps dans les endroits les plus frappés. L’absence d’une politique gouvernementale de relogement uniforme a entravé le progrès promis sur la décentralisation, la renaissance économique et la réduction de la vulnérabilité des communautés urbaines surpeuplées. Les quartiers, victimes de décennies de constructions anarchiques et faibles et la non-existence de titres de propriété ou de zonage, demeurent très vulnérables aux catastrophes naturelles. Les expulsions rampantes – sans procédures régulières ou d’alternatives de logement valable – ont forcé des retours massifs non-planifiés. Entretemps, près de la moitié des déplacés sont restés dans les camps d’origine, sans une vision claire de leur avenir et avec leur malheur grandissant face à la recrudescence de la violence. Dans le but de développer le consensus nécessaire pour accélérer la construction et soulager les problèmes, le nouveau gouvernement doit étendre le dialogue national au-delà des partis politiques et des groupes de la société civile basés principalement à Port-au-Prince. En outre, il devrait accélérer les plans d’investissement dans les huit grandes villes portuaires et dans les zones agricoles environnantes, afin de générer des emplois et enrayer le flux des migrants ruraux à la capitale. La transition de la Commission Intérimaire de Reconstruction Haïtienne (CIRH) devrait être chronométrée de manière flexible et viser le renforcement de la capacité des ministères du pays et des pouvoirs municipaux pour gérer la reconstruction effective. Pour que la stabilité s’ensuive, le régime foncier doit être plus sécurisé, et les registres fonciers doivent être améliorés.Tous les acteurs politiques doivent rendre les alternatives de logement plus sécuritaires et plus durables à Port-au-Prince et dans les zones adjacentes frappées par le séisme. Cela requière un programme de reconstruction nationale décentralisé tel que stipulé dans le Plan d’Action pour la Reconstruction et le Développement National (PARDN) et approuvé lors de la conférence des bailleurs en Mars 2010.« Le gouvernement Martelly doit rapidement adopter une politique de relogement nationale et les bailleurs doivent accélérer le financement du logement et de la reconstruction des quartiers si Haïti doit corriger les déséquilibres qui l’ont rendue sujettes aux catastrophes, violences et conflits. », a déclaré Mark Schneider, Vice-président Senior du Crisis Group. « Cette politique devrait être portée moins sur la fermeture des camps mais plutôt sur la construction de communautés stables et moins violentes, et pas seulement dans la capitale. ». EJ/Radio Metropole Haiti

Publicité