Haïti Solidarité crée l’événement du Salon du Livre de Montréal 2010

Haïti Solidarité crée l’événement du Salon du Livre de Montréal 2010La première journée du Salon du livre de Montréal le 17 novembre a fait son plein de lecteurs de tous âges à la Place Bonaventure. À l’occasion d’un cocktail d’inauguration, la présidente d’honneur Mireille Deyglun, accompagnée des invités d’honneur du salon, à officiellement inauguré le rendez-vous tant attendu mercredi dernier.« Le thème de cette édition, Livre ouvert sur le XXIe siècle : Les enjeux de notre société, signifie que dans cette ère où les technologies sont omniprésentes, le livre est toujours aussi vivant», a soutenu Mireille Deyglun sans nier l’utilité des nouveaux médias. « Pour les intellectuels, les philosophes et tous ceux qui nous aident à réfléchir sur les enjeux de notre monde, le livre est un support indéniable et intemporel. »Pour sa 33ème édition, le Salon a trié sur le volet huit distingués invités d’honneur, parmi lesquels le poète d’origine haïtienne Joël Desrosiers. Les autres invités d’honneur sont Marie-Claire Blais, Maxime Roussy, Jean-Jacques Pelletier, Benoît Sokal, Michel Folco, PEF et Cécile Gagnon. Les auteurs seront présents auprès de leurs ouvrages au cours du salon pour rencontrer leurs lecteurs.Haïti Solidarité QuébecEn collaboration avec l’éditeur Rodney St-Éloi, Dany Laferrière est l’initiateur d’Haïti Solidarité, initiative qui permet à 17 auteurs haïtiens de présenter leurs œuvres, celles-ci parfois écrites sous les tentes.« Nous avons un petit kiosque, mais nous entendons bien voler le show ! » a déclaré l’auteur. « C’est un moment important que j’attends depuis 25 ans, celui où l’on reconnaitrait la littérature haïtienne en sol Québécois. Il y a un lien fécond et sous-terrain qui unit ces deux pays sans que l’un et l’autre ne le sache. Le train des écrivains haïtiens arrivent à peine en gare. »Hier, à La Grande Place du Salon du Livre de Montréal, Dany Lafferrière et Rodney St Éloi, éditeur et fondateur de la maison d’édition Mémoire d’Encrier ont capté l’attention d’un public principalement québécois lors de leur dialogue autour du thème « Écrire le séisme ».D’entrée de jeu, Dany Lafferière a remercié le public d’être présent à un évènement plébiscité par ce dernier : « Rodney St Éloi et ses invités font l’évènement de ce Salon puisque le public a plébiscité ces écrivains Haïtiens dont la majorité viennent d’Haïti pour honorer Le Salon mais aussi pour montrer l’énergie de ce pays indomptable. Ce qui est étonnant, c’est que ce pays qui est meurtri et a subi des désastres répétés et qui n’en finissent pas, a produit une littérature extraordinaire. Lorsque tout le monde cherche à aider Haïti, cette fois-ci, c’est Haïti qui arrive avec ses cadeaux pour Montréal », a déclaré l’auteur du Prix Médicis 2009 pour son ouvrage inoubliable, «L’énigme du retour ».De son côté, l’éditeur et fondateur de la maison d’édition Mémoire d’Encrier, Rodney St Éloi, a déclaré que « en dehors de ce pays meurtri et de cette douleur active des difficultés réelles de ce pays réel, il ya quelques traces de beauté et elles nous sont très chères. Malgré tout ce qu’on dit d’Haïti, malgré la condition d’existence extrêmement fragile des Haïtiens, on trouve avec la participation de 17 auteurs Haïtiens au Salon du Livre de Montréal, des gestes d’hommes. Des gens qui veulent être debout et résistent. C’est cela l’humanité. L’humanité, c’est la capacité de résister et de faire face au malheur », a-t-il souligné.Dany Lafferrière et Rodney St Éloi se sont ensuite lancé dans un dialogue à deux sur le séisme du 12 janvier, puisque ces deux écrivains ont vécu ce drame. L’ouvrage « Tout bouge autour de moi », publié aux Éditions Mémoire d’Encrier est un témoignage Dany Lafferrière autour du séisme du 12 janvier 2010 qui a détruit Haïti. Il y retrace les principaux moments du désastre : textes brefs, portraits, impressions. L’auteur plante le décor de son île avec la force et la générosité qu’on lui connaît. Il livre également en des touches discrètes ses émotions, ses sentiments et ses pensées dans cette chronique touchante.De son côté, Rodney St Éloi a publié son propre vécu du séisme à travers le livre Haïti, kenbé la ! publié aux Éditions Michel Lafon. Rodney Saint-Eloi a écrit ce livre « pour que la vie ne tremble jamais » et surtout qu’ « un peuple debout cherche de l’eau et du pain, et enterre ses morts. Car les morts savent traverser les jardins et frapper aux fenêtres des rêves pour amener aux vivants l’espoir et les gros lots de la loterie nationale ». Le séisme a besoin de voix pour le contraindre à arrêter sa route et ses répliques dans la vie quotidienne de l’Haïtien. C’est aussi un livre d’interrogations sur l’état d’Haïti mais aussi l’État en Haïti. Rodney St Éloi termine cet ouvrage en se demandant si l’État s’est définitivement effondré comme le Palais National.Suite à la présentation de Dany Lafferière et de Rodney St Éloi, le kiosque de Mémoire d’Encrier affichait complet avec une longue file de lecteurs qui attendaient fébrilement un autographe de l’écrivain vedette, Dany Laferrière.Ce 19 novembre, Mémoire d’Encrier récidive avec une table-ronde autour du thème « Lire et écrire aujourd’hui en Haïti » avec les écrivains Emmelie Prophète, Lyonel Trouillot, Gary Victor, Christophe Charles et Makenzy Orcel.Nancy Roc, Montréal le 19 novembre 2010

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