Il importe de souligner qu’Haïti, avec les actes de violence de ces derniers jours , est à nouveau sous le feu des projecteurs de la presse internationale. Plus d’une dizaine d’articles ont été rédigés par des journalistes étrangers sur Haïti en moins d’une semaine. Et dans un texte paru dans le journal « National Post » Marina Jimenez rapporte une importante quantité d’actes de violence qui traumatisent les étrangers et les haïtiens au quotidien. Les vols systématiques, les viols, les barricades enflammées, le laisser-aller, l’impunité, la violence politique, le supplice du collier, autant de violences qui portent la journaliste à se demander si personne ne s’interesse à Haïti. Selon Marina Jimenez beaucoup d’haïtiens sont nostalgiques des jours de François Duvalier Papa Doc. Au moins, il était clair qu’on pouvait identifier les méchants. Entendez par là, les Tontons Macoutes, la milice privée du Président qui terrorisait la population. « Je n’ai jamais pensé que je pourrais le dire » a déclaré une haïtienne mais au moins il y avait de l’ordre dans les rues, se plaint cette dame qui s’apprêtait à se rendre à Toronto pour des motifs de sécurité. UN autre haïtien a affirmé au micro de la journaliste que la violence est décentralisée. Après 1994, la Communauté Internationale devrait désarmer la population. Au contraire les armes sont tombées dans les mains des gangs pro-gouvernementaux. En Haïti écrit-elle, la Justice et la Police ne font pas bon ménage et sont supplées par des brigades de vigilence. Une bande de « hooligans » circulant à bord d’un pick up rouge ont ouvert le feu sur des passants en terrorisant la cité durant les semaines qui ont précédé les élections présidentielles. Une employée d’une ambassade essaie de retourner en Bosnie car selon elle, elle sera plus en sécurité là bas. Le Président de la République, écrit le journal, qui a repris le pouvoir depuis quelques semaines demande à tous les citoyens de faire la paix, mais ce sont ses supporteurs qui orchestrent la violence dans le pays, soutient le National Post. La journaliste rapportant les commentaires d’un diplomate occidental écrit « le consensus général est que Aristide, au pouvoir, est derrière les troubles dans les rues. Et ça n’a aucun rapport avec la véritable démocratie dans ce pays. De telles fragilités soulèvent des questions à savoir si Haïti devrait prendre part au prochain sommet des Amériques au Québec. Le diplomate ajoute que Cuba a été exclu du sommet des 34 leaders régionaux. Il y a beaucoup de discussions pour savoir si Haïti est une démocratie qui doit être invitée, quoique l’exclure serait un vrai message de désengagement d’autant que la Communauté Internationale s’implique tellement ici. Analyse de Wendell Théodore.
Haïti sous les projecteurs de la presse internationale
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