Hausse du prix du carburant : le gouvernement étudie des mesures d’assouplissement

Le Pouvoir Lavalas tente d’amortir le choc provoqué sur la population par la brutale augmentation des prix à la pompe . En ce sens , il suggère aux patrons de doubler le salaire minimum qui est aujourd’hui de 36 gourdes. Lors d’un point de presse, le mercredi 8 janvier 2003, la ministre des Affaires Sociales, Eudes Saint-Preux Craan, a annoncé que l’équipe au pouvoir a déjà entamé des consultations auprès des secteurs concernés sur le dossier. Le régime lavalas se propose ainsi de soulager la population qui fait face à d’énormes difficultés en raison du coût exhorbitant des prix du carburant. Dans le cadre des mesures d’accompagnement envisagées par le gouvernement, la titulaire des Affaires Sociales fait également état de l’acquisition prochaine de nouveaux autobus pour augmenter le parc de “Service Plus” ( Compagnie de transport en commun ) et “Dignité” ( Compagnie de transport d’écoliers) . L’Association des Industries D’Haiti ( ADIH) invite l’ Exécutif à bien peser ses mesures . Dénonçant la « décision unilatérale  » d ‘augmentation du prix du carburant , la présidente de l’ADIH , Marie Claude Bayard , invitée du journal du matin de Radio Métropole , le jeudi 9 janvier , estime que l’ajustement du salaire minimum est une bonne chose mais il risque de causer davantage de difficultés dans le contexte d’une économie aussi malade que celle d’Haiti . Mme Bayard fait remarquer près de 70% de la population est au chômage et une telle décision peut augmenter le nombre de chômeurs . Elle soutient que certaines peuvent décider de réduire leur personnel pour appliquer la décision gouvernemtale tandis que d’autres , déjà en grande difficulté , peuvent tout simplement fermer boutique. Pendant ce temps, l’Association Nationale des Distributeurs de Produits Pétroliers (ANADIPP) est dans le collimateur des Organisations Populaires (OP) lavalas suite à l’augmentation des prix de l’essence. Des dizaines de membres d’OP de la Fondation Aristide et d’employés de la Téléco ont tenu un sit-in devant le siège de l’ANADIPP à Delmas, le mercredi 8 janvier . Les militants Lavalas accusent l’ANADIPP de vouloir contribuer au renversement du président Aristide et réclament que le chef de l’Etat termine son mandat de cinq (5) ans.Auparavant, le représentant a.i. de Fanmi Lavalas, Jonas Petit, avait lancé des coups de griffe en direction de l’élite économique du pays soutenant que cette dernière était impliquée dans les complots visant à renverser le régime en place. La ministre des Affaires Sociales, Eudes Saint-Preux Craan, tente d’atténuer ces déclarations indiquant que le pouvoir ne manifeste aucune hostilité au secteur privé haïtien. Madame Craan explique que le régime en place cherche à renforcer le partenariat avec le patronat. Le secteur des affaires n’a pas cessé ces derniers mois de dénoncer la corruption, l’anarchie et les violations des droits humains dans le pays tout en appelant le pouvoir à respecter les règles du jeu démocratique.

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