
Dans un message à l’occasion de la Noel, les Evêques haïtiens réunis en conclave appellent les acteurs politiques à arrêter le marronnage, la duplicité et la démagogie,mais à œuvrer en faveur de l’unité, de la sauvegarde et de la défense de la dignité nationale. « Il est temps d’arrêter la pratique du marronnage, de la duplicité et de la démagogie », préconisent les évêques haïtiens dans un message délivré au terme d’une assemblée plénière au siège de la Conférence épiscopale à Lilavoie. « L’heure est grave », soutient la CEH faisant comprendre aux acteurs politiques que « si nous ne saisissons pas l’occasion que ce temps nous offre de nous unir pour promouvoir et défendre notre dignité comme personne et comme peuple, nous permettrons à d’autres de continuer à nous asservir et à nous vassaliser ». Font-ils allusion à 1915 ou à 2004 ? Lors d’un point de presse le 20 novembre dernier, le porte-parole de la CEH,Mgr Patrick Harris, avait déjà fait remarquer aux acteurs politiques qu’ils doivent « trouver entre haïtiens une solution à la crise sinon, on risque de se voir imposer une solution qui ne sera pas forcément dans notre intérêt » La CEH croit que « nous pouvons inventer les avenues d’un lendemain meilleur en cherchant et en trouvant nous-mêmes, Haïtiens et Haïtiennes, les solutions à nos problèmes ». « Pour sortir de la situation catastrophique à laquelle le pays se trouve confronté, il est temps d’emprunter le chemin du respect, de l’écoute, de la confiance et de l’entente jusqu’à en faire une culture dans la résolution de nos conflits » recommandent les évêques ajoutant qu’il est temps de nous dépasser et de nous élever pour ne pas répéter les erreurs du passé ». La non-organisation d’élections au temps fixé et l’inflexibilité des uns et des autres ne permettant pas de les tenir jusqu’à maintenant ;la cherté du prix des produits de première nécessité et son corollaire, l’insécurité alimentaire ;la dégradation accélérée de l’environnement due à la déforestation progressive et à l’érosion massive ; le désespoir de la grande majorité de la population et des jeunes en particulier à cause, notamment, du chômage et du sous-emploi, sont autant de constats faits par la CEH. Les évêques citent également l’émigration croissante et l’exode clandestin qui détruisent les familles, attirant contre notre peuple des humiliations et des vexations déshumanisantes ; la précarité des systèmes éducatif, judiciaire et sanitaire entraînant un dysfonctionnement de l’administration publique. La CEH conclut son message en appelant les acteurs politiques à comprendre que la politique est un moyen pour organiser le bien commun en tant que perfection morale et ordonnance matérielle. « La politique est la forme la plus haute de la charité, car elle cherche le bien commun ». MJ/Radio Métropole Haïti