Trois jours après l’incendie qui, le samedi 11 janvier, a ravagé le camp des déplacés internes de « Dèyè Jòj » et causé la mort de 4 personnes, l’enquête policière peine à déterminer l’origine du sinistre.Le bilan est pourtant lourd : quatre personnes tuées – dont deux fillettes âgées de 3 et 4 ans -, trente autres grièvement brûlées – dont 4 enfants – et 250 familles jetées à la rue.Les familles victimes qui ont vu leurs tentes et effets personnels consumées par les flammes, vivaient dans ce camp depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010.L’origine de l’incendie reste encore inconnue, mais un dirigeant de la Force de réflexion et d’action sur la question du logement – Fòs refleksyon ak aksyon sou koze kay (Frakka) – cité par l’agence de nouvelles en ligne AlterPresse, n’a pas écarté l’éventualité d’un acte criminel.L’enquête en cours n’a pas pu, jusqu’à présent, déterminer l’origine du sinistre qui aggrave la situation des déplacés qui vivaient déjà dans des conditions épouvantables.L’incendie, selon des témoins, aurait démarré dans des déchets d’imprimerie jetés aux abords du camp,et le vent aidant, se serait rapidement propagé à tout le campement. »L’enquête se poursuit et il est encore trop tôt pour déterminer avec certitude l’origine de l’incendie », a déclaré une source proche de la police judiciaire. Des membres de la Croix rouge, arrivés sur les lieux du drame, auraient seulement collecté des données, « sans assurer aucune forme d’assistance aux personnes sinistrées », affirment des témoins.Situé à proximité de l’ancienne aviation militaire de Port-au-Prince, le camp « Dèyè Jòj » était sur la liste des 306 refuges répertoriés dans la conurbation de Port-au-Prince et hébergeant entre 160.000 et 200.000 personnes en situation de déplacement interne.Le 16 février 2013, un groupe de bandits avaient mis le feu au camp Acra 1, où vivaient environ 930 familles. Les coupables courent toujours.Le Groupe d’Action pour les rapatriés et les réfugiés (GARR) a, à plusieurs reprises, exhorté les autorités à garantir la protection des personnes déplacées vivant dans les camps afin qu’elles ne soient plus sujettes à de telles violences aussi bien de la part d’agents publics que privés. En février 2012, le secrétaire exécutif de la Plate forme des Organisations Haïtiennes de Défenses des Droits Humains, Anthonal Mortimé, avait dénoncé la multiplication de ces cas d’incendie dans les camps d’hébergement de la capitale.Cette situation avait également inquiété le Collectif des organisations de défenses des droits aux logements qui avait rappelé à l’État haïtien l’obligation de garantir le droit à la vie, à la sécurité et à un logement décent à chaque Haïtien, conformément au vœu de la Constitution. HA/radio Métropole Haïti Crédit photo : The Haiti Post
Incendie du camp « Dèyè Jòj » : l’enquête piétine
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