Insécurité à Port-au-Prince: des banderoles appellent la Minustah à poursuivre les opérations ciblées

De nouvelles banderoles avec des messages adressés aux responsables de la Minustah sont remarquées sur la route de Bourdon. Ces banières expriment la reconnaissance de la population après les opérations menées, mercredi dernier, par les casques bleus à Bois-neuf (Cité Soleil) qui ont conduit à la mort du puissant chef de gang Dread Wilmé. « Monsieur Valdez, votre effort est apprécié, continuez sur la même voix », c’est ce message qu’on peut lire sur les banderoles exposées sur la route de Bourdon. La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti est depuis quelque temps sous la pression de divers secteurs de la société fatigués par la persistance du climat d’insécurité à Port-au-Prince. La capitale haïtienne devient de plus en plus instable et la psychose est généralisée. Des centaines de gens plient bagage pour aller se réfugier à l’étranger ou en province. Les cas de kidnapping et d’assassinat sont recencés dans toute la région métropolitaine ou presque. Fort de cela, la Minustah ne devrait pas se contenter de l’opération menée dans le quartier de Bois-neuf à Cité Soleil. « M.Valdez continuez sur la même voix », lit-on sur les banderoles. Ils appellent ainsi à la poursuite des opérations ciblées pour anéantir les activistes armés qui menacent de destabiliser le pays à l’approche des élections.Au lendemain même du déploiement d’une quarantaine de blindés et de 350 soldats à Bois-neuf pour démenteler le gang de Wilmé, les bandits ont récidivé en tuant et en kidnappant. Dorénavant, aucun secteur de la société n’est épargné. Le week-end écoulé ils ont enlevé Jacques Roches, un animateur de radio et de télévision. Selon certaines informations, les bandits réclament plus de 100 mille dollars américains comme rançon. On ne compte plus le nombre de médecins, d’hommes et femmes d’affaires, de cadres de l’administration publique, d’ enfants et personnes âgées kidnappés ces derniers mois et libérés après rançon. Les données concernant les cas d’assassinat, de viol et de vol de véhicules sont difficilement comptabilisés. Dans ce contexte, les stratèges de la société civile vont devoir compter les victimes de l’insécurité et les afficher au jour le jour sur des banderoles pour faire comprendre aux forces de l’ordre que la population de Port-au-Prince est à bout de souffle.

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