Deux anciens officiers supérieurs de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Renan Etienne ancien directeur de la Police administrative et Carlo Lochard ex-directeur de la Police pour le département de l’Ouest, ont été interpellés dans le cadre de l’enquête sur les incidents meurtriers enregistrés au cours d’un match de football à Martissant (quartier de Port-au-Prince), le 20 août dernier. Ils sont respectivement placés en isolement au Commissariat de Port-au-Prince et de Pétion-ville pour avoir commis des fautes administratives graves dans l’opération conduite par la Police à Martissant lors du match de football du 20 août dernier. Selon des sources proches de l’appareil judiciaire, l’Inspection générale de la PNH a vivement condamné le comportement des policiers qui ont participé à l’opération ordonnée par l’ex-commissaire divisionnaire Carlo Lochard. Cette intervention très mal conçue visait à mettre la main au collet des bandits retranchés dans la zone de Martissant, selon les autorités de la PNH.Dans son rapport, l’inspection générale a mis l’accent sur les exactions commises par les membres du groupuscule dénommé « Lame ti manchèt » en présence des policiers au cours des incidents meurtriers de Martissant. On reproche au commissaire divisionnaire Carlo Lochard d’avoir omis de diligenter une enquête sur les circonstances qui ont entrainé ces violences, ce qui constitue, selon l’Inspection générale de la police, une faute professionnelle grave.Dans ses recommandations, l’Inspection générale de la Police avait réclamé la révocation de Renan Etienne et de Carlo Lochard ainsi que la résiliation du contrat de près d’une douzaine de policiers dont l’inspecteur divisionnaire Jean Michel Gaspard qui a joué un rôle clé dans l’affaire de Martissant. L’Inspection générale avait aussi exigé une suspension de 60 jours avec perte de salaire à l’encontre de 6 policiers ainsi que la transmission du dossier au commissaire du gouvernement, la transmission du dossier à la direction centrale de la Police judiciaire pour la poursuite de l’enquête particulièrement en ce qui concerne les membres de l’armée « Ti manchèt » identifiés par les victimes. La PNH avait aussi souhaité l’établissement d’une procédure uniforme pour la conduite des opérations dans lesquelles des unités relevant des directions centrales sont amnées à travailler conjointement.Au moins 9 personnes ont été tuées par balle et à l’arme blanche et 6 blessées à Martissant lors d’une intervention de la police accompagnée de civils armés de machettes, a révélé une enquête des Nations Unies.
Interpellation de deux anciens officiers supérieurs de la Police nationale
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