Le président de la République, Jean Bertrand Aristide, passe le cap de ses cents premiers jours ce jeudi 17 mai. Le chef de l’Etat, le 7 février 2001 avait annoncé les couleurs en définissant les contours du développement économique axés sur l’harmonie. Aujourd’hui, l’heure est au bilan .Aucune déclaration de René Préval depuis le 7 février 2001 date à laquelle l’ancien président de la République a passé l’écharpe présidentielle à son alter égo Jean Bertrand Aristide. René Préval passe le plus clair de son temps en province pour, dit-on, se mettre à l’abri des tumultes politiques. L’ancien chef de l’Etat garde ainsi un profil bas laissant le champ libre à son successeur. Ainsi ce 17 mai, Jean Bertrand Aristide boucle ses cents premiers jours de présidence avec les promesses de changement du 7 février non encore tenues. On est encore loin de « antann pou n antann nou’, l’entente politique prônée. La seule satisfaction politique et personnelle dont le chef de l’Etat se vante c’est la reconnaissance internationale de sa présidence. D’ailleurs, il a parlé de victoire après sa participation au sommet des Amériques qui avait réuni à Québec les chefs d’Etat et de gouvernement de l’hémisphère Cuba excepté. Parallèlement, Jean Bertrand Aristide n’arrive toujours pas à se défaire de l’emprise de la crise politique née du scrutin contesté du 21 mai 2000. A cet effet, les leaders de la région lui ont rappelé l’urgence de résoudre le conflit électoral qui met à mal la démocratie haïtienne. En ce sens, les rendez-vous manqués entre Lafanmi Lavalas et le Groupe de Convergence Démocratique, la multiplicité d’initiatives au niveau des secteurs clefs de la Société civile, le septiè me échec de la tentative de médiation de l’OEA renforcée par la CARICOM sont des signes évidents de la persistence du malaise politique. On est encore loin de la relance économique envisagée. Le déficit budgétaire dépasse déjà le milliard de gourdes pour le premier semestre de l’année fiscale. Le taux d’inflation est à la hausse, les recettes fiscales sont catastrophiques de l’avis même du grand argentier de la République, le taux de change de la gourde par rapport au dollar stagne, pour les économistes c’est le signe clair d’un ralentissement inquiétant des activités économiques. D’ailleurs, une mission d’évaluation du FMI est sortie insatisfaite de la performance économique gouvernementale. On est encore loin des milliers d’emplois prévus. A ce sujet, les travaux durables et à haute intensité de main d’oeuvre n’ont toujours pas démarré. Le partenariat secteur privé secteur public prôné et indispensable à la création d’emplois tarde à se manifester . On est encore loin de la concrétisation des promesses des commissions présidentielles de transition avant le 7 février. En ce sens, les fameuses dispositions annoncées par la commission énergie se sont fondues comme de la neige au soleil . Le problème de la distribution du courant électrique se révèle le plus cuisant pour le pouvoir lavalas qui cherche tant soit peu à trouver un palliatif. L’aide internationale indispensable au développement du pays fait toujours défaut à cause de la persistance de l’impasse politique. Le temps presse, Jean Bertrand Aristide risque de passer son dernier mandat à gérer des crises à l’instar de celui de René Préval. Texte de Wendell Théodore.
Jean bertrand Aristide boucle ses 100 premiers jours
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