Jean Bertrand Aristide déclare la guerre aux bandits

Le Chef de l’Etat Jean Bertrand Aristide a déclaré la guerre, le mercredi 20 juin, la guerre aux bandits qui sèment le deuil dans les familles haïtiennes. “ Si un bandit tente de voler un véhicule, de tuer le conducteur ou autre personne, c’est un coupable et l’agent de l’ordre n’a pas besoin de le conduire au tribunal le plus proche” a déclaré le président Aristide qui a donc donné carte blanche à la Police Nationale (PNH) dans le cadre de la lutte contre les bandits. En réponse à une question sur l’enlèvement de deux (2) membres de l’Espace de Concertation et la répression policière dénoncée par l’Opposition, M. Aristide s’est contenté de reprendre le message adressé le 7 février 2001 aux policiers à savoir dès qu’il s’agit de bandit, zéro tolérance. Le Chef de l’Etat a tenu ces propos lors d’une visite à la direction générale de la PNH qui l’a conduit dans certains commissariats de Port-au-Prince où il a félicité les membres de la force publique pour les efforts déployés dans la lutte contre l’insécurité. Les Organisations de Défense des Droits de l’Homme appellent le président Aristide à se ressaisir suite à sa déclaration concernant les bandits. Selon les militants des droits humains, la pratique des exécutions sommaires est inaceptable. Tout en condamnant le comportement des bandits, les responsables des organisations des droits humains affirment que la société doit reposer sur la moralité. “ Certes le comportement des bandits est inacceptable mais nous ne pouvons appuyer des exécutions sommaires dans le pays. La Police Nationale n’est pas un corps criminel formé pour exécuter des personnes, elle est là pour protéger la vie et les biens” a souligné Pierre Espérance de la Coalition Nationale des Droits des Haïtiens. M. Espérance rappelle qu’il revient plutôt à la justice de sanctionner les bandits et non à la Police (auxiliaire de la justice) de le faire. Il craint que cette pratique risque de créer un mauvais précédent avec le retour des assassinats politiques.