Jean Bertrand Aristide invite ses partisans à ne pas céder aux « provocations  » de l’Opposition qui réclame son départ

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Le Président Jean Bertrand Aristide minimise les manifestations d’écoliers enregistrés à travers le pays réclamant son départ du Pouvoir . Pour le chef de l’Etat , ses partisans ne doivent pas prêter attention aux « faux élèves » qui gagnent les rues . Au cours d’une conférence de presse à Port-au-Prince ,le jeudi 28 novembre 2002 , au Palais National , M. Aristide a invité les parents à encourager leurs enfants à rester en classe et a indiqué que les lavalassiens sont nettement majoritaires dans le pays . Tout en se disant au dessus des parties , le Président de la République en a profité pour s’en prendre vivement-sans toutefois le nommer- à l’ex-colonel Himler Rébu qui avait monté le drapeau national à demi mât à Vertières dans le Nord du pays ,le 17 novembre dernier . Pour M. Aristide , ce geste est un appel à l’intervention étrangère . Jean Bertrand Aristide a saisi l’occasion pour indiquer à M. Rébu qu’il devait avoir honte du massacre commis par l’armée lors de l’élection présidentielle du 29 novembre 1987. L’ex-colonel Himler Rébu n’a pas mis du temps à réagir aux critiques du chef de l’Etat. M. Rebu affirme que Jean Bertrand Aristide , alors prêtre , avait mis « le bicolore en berne en compagnie de Evans Paul le 31 janvier 1986 en présence de feu major Casimir » avant la chute des Duvalier . Himler Rébu qui fait partie du Comité du Cri de Vertières affirme que le chef de l’Etat est mal placé aujourd’hui pour évoquer le thème du respect de l’intégrité du territoire national après avoir été ramené au pouvoir par les militaires américains en 1994. L’ex-colonel nie également toute participation au massacre de la ruelle vaillant le 29 novembre 1987. Parallèlement , La Convergence Démocratique persiste et signe en soutenant que le Président Jean Bertrand Aristide doit partir pour favoriser une solution à la crise actuelle. Selon l’un des dirigeants de l’Opposition , Evans Pauls , le peuple doit maintenir la mobilisation pacifiquement pour forcer la main au chef de l’Etat qui n’envisage pas de quitter le Palais National. La principale coalition de l’Opposition estime que que le Président Aristide se trompe en affichant une telle prise de position alors que les manifestations anti-gouvernementales s’intensifient à travers le pays . De son côté, un ancien ambassadeur américain en Haiti , Timothy Mc Carney, estime que Jean Bertrand Aristide n’a pas d’avenir . Interrogé par l’Agence Reuters sur les derniers évènements en Haiti , M. Mc Carney a indiqué que  » sans une importante réforme , Haiti va encore connaitre ces situations de chaos qui ont marqué de façon intermittente son histoire » .

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