Gonaïves entre balles , barricades et affrontements …

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La journée a été à nouveau mouvementée ,le jeudi 28 novembre 2002 , aux Gonaïves . Une manifestation de la Société Civile hostile au président Jean Bertrand Aristide a été brutalement dispersée par “ l’Armée Cannibale “ conduite par le fugitif , Amiot Métayer , en personne . Gonaïves est désormais une ville de tous les dangers . Pour atteindre la Cité de l’Indépendance en provenance de Port-au-Prince, on doit nécessairement passer sous les balles de Descarreaux , bidonville a l’entrée Sud des Gonaïves où les habitants se disent indépendants de Lavalas. Ces riverains sont désormais mieux armés après avoir saisi ,le mardi 26 novembre , une cargaison d’armes de guerre qui arrivait de la capitale . Ils contrôlent tout, fouillent tout, désarment les policiers , s’emparent des véhicules de l’Etat et les incendient. Jeudi 28 novembre, quelques heures avant la manifestation de la Société Civile et du commerce fermé depuis la veille , la police épingle treize (13) d’entre eux pour enquête, confie à Radio Méropole un responsable de police qui a voulu garder l’anonymat au moment où les riverains réclament à la fois le départ de Jean Bertrand Aristide et l’arrestation de Amiot Métayer dit  » Cubain » . Tout ceci dans une ambiance de coups de feu ,toute la nuit, et de barricades à l’entrée et à la sortie de la ville au niveau de  » Gatereau « . Dans la foulée, une quarantaine de camions remplis de marchandises sont coincés par d’énormes barricades en flammes. La police intervient pour forcer les riverains à enlever les carcasses. Entre temps, un grand suspens est créé autour de la tenue de la marche . Le chef de file , Pierre Robert Auguste, dirigeant de l’Association des Entepreneurs de l’Artibonite , se rend à Descarreaux pour mobiliser sa troupe . Une couche visiblement défavorisée composée essentiellement de jeunes avec des slogans foncièrement anti-Lavalas gagne les rues , parcourt la « route des dates » , le quartier populaire dénommé  » lòt-bò Kanal » et traverse le marché pour gonfler la foule. Ils sont plus de 5 mille opposants à Lavalas à prendre la direction de Raboteau mais la marche tourne au vinaigre. Quelques centaines de partisans Lavalas munis de pierres, de fouets et d’armes blanches dispersent la manifestation . Panique générale , c’est le revers de la medaille , les lavalassiens avec le fugitif Amiot Métayer ,en tête, défendent le mandat de cinq (5) ans de Jean Bertrand Aristide . La police brille par son absence . En dépit de la dispersion de sa manifestation , l’Union Citoyenne des Gonaïves dirigée par Pierre Robert Auguste publie un manifeste dans lequel elle réclame la démission de Jean Bertrand Aristide et une passation pacifique du pouvoir .

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