Journée de réflexions sur la protection juridique du patrimoine culturel, matériel et immatériel.

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L’initiative du ministère de la Culture et de la Communication vise à renforcer le droit du patrimoine en Haïti. Cette rencontre à laquelle ont participé des avocats, des juristes et autres experts a donné lieu à de riches débats. Est-il vraiment nécessaire d’élaborer de nouvelles lois sur le droit du patrimoine en Haïti ? Cette question soulevée par le président de la Cour de Cassation allait agiter les débats à la salle Thérèse de l’hôtel le Plaza. Maitre Boniface Alexandre qui a vieilli sous le harnais pense que le pays dispose de suffisamment de lois en la matière. Il faudrait tout simplement les appliquer strictement, et c’est à ce niveau là que les secteurs concernés devraient intervenir. Pour illustrer le débat, les places entre autres ont été citées comme faisant partie des biens du domaine public. En conséquence, elles sont inaliénables rappelle le président de la Cour de Cassation. Mais ce n’est pas le cas, a fait remarquer Maitre Boniface Alexandre. Ces espaces sont le plus souvent ciblés lors des manifestations de membres d’organisations populaires lavalas qui appliquent sur les murs et les statues des graffitis. Le Champs de Mars et la zone du Bicentenaire ne font pas partie du patrimoine culturel, rétorque le modérateur de la rencontre qui croit savoir que les places publiques répondent à un autre système juridique. Pourtant les statues des héros de l’indépendance qui s’y trouvent font partie du patrimoine national ou du moins c’est ce qu’on croit savoir. Aucune liste officielle des principaux monuments de notre patrimoine n’a été publiée à date. Et dans ces conditions certaines statues sont totalement abandonnées, oubliées et même volées. Le juriste Guerdy Lissade a cité en exemple le vol de la statue du président Dumarsais Estimé à la Cité de l’Exposition . D’autres remarques ont été produites, celle du président de la Cour de Cassation a encore retenu l’attention des participants à la journée de réflexions du mercredi 29 août. Elle concernait les parcs nationaux non protégés en dépit des lois y relatives. La forêt des pins ,a t-il fait remarquer, est livrée à elle même et se trouve dans une situation de déboisement inquiétante. Dans la protection du patrimoine national, les archives nationales jouent un rôle important et constituent la mémoire de la société. Le directeur des Archives Nationales d’Haïti qui intervenait sur la protection internationale du patrimoine national haïtien estime qu’on ne peut pas concevoir l’histoire d’un pays sans la prise en charge des archives privées. Au cours de la journée de réflexions du mercredi 29 août, les perspectives de développement d’un droit du patrimoine en Haïti ont été dégagées. La protection du patrimoine artistique et des expressions du folklore ont également fait l’objet de vives discussions. Les recommandations produites seront prises en compte par les secteurs concernés.

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