Une fois de plus , la police a utilisé en abondance de gaz lacrymogène pour tuer dans l’œuf un rassemblement à la Faculté des Sciences Humaines . La Police Nationale d’Haïti (PNH) a prétexté une fois de plus un désaccord sur le parcours pour empêcher la tenue de la manifestation des étudiants et des enseignants dans la capitale, le mercredi 21 janvier 2004. Tout a commencé après l’intervention d’un commissaire de police qui a demandé aux responables de la marche de contacter la direction départementale de l’Ouest pour une entente concernant le trajet de cette marche. Une démarche dénoncée par le secrétaire général de l’UNNOH, Josué Mérilien, qui affirme que la police a été notifiée comme le dit la Constitution. Peu de temps après, les agents du CIMO n’ont pas hésité à lancer du gaz lacrymogène et ceci, à profusion, sur les locaux de la Faculté des Sciences Humaines. Les policiers anti-émeutes ont ainsi empêché toute velléité de rassemblement. Pendant des heures, c’était l’enfer au centre universitaire. A l’occasion d’un moment de répit, les manifestants se sont vite regroupés pour se mettre à genoux à l’entrée de la Faculté face à des agents du CIMO afin de décrire leur détresse. Mais, peine perdue, le bombardement au gaz lacrymogène a repris de plus belle. Tout a été fait pour empêcher cette manifestation. Elle n’a pas été autorisée, affirme le directeur départemental de l’Ouest, Chavane Pierre Lucien, qui a tenté de justifier l’intevention brutale des policiers à l’occasion de la deuxième journée de la manifestation des enseignants. En dépit de tout, les protestataires réaffirment leur conviction à combattre le régime Lavalas et à obtenir le départ du Président Aristide. Le secrétaire général de l’UNNOH, Josué Milien, lance un appel aux autres secteurs pour poursuivre la mobilisation. L’intervention de la Police Nationale d’Haiti (PNH) contre les manifestants au niveau de la Faculté des Sciences Humaines a fait plusieurs blessés notamment dans les rangs des étudiants dont certains ont failli être asphyxiés. Les blessés n’ont pas caché leur frustration face au comportement de la Police tout en se déclarant déterminés à poursuivre la lutte . Les résidents de la zone de la Faculté des Sciences Humaines dénoncent l’usage abusif des grenades lacrymogènes par la police . Les riverains qui n’ont pu résister aux effets des gaz qualifient d’inacceptable cette situation . Les étudiants , journalistes et autres membres de la population qui ont subi les effets des grenades lacrymogènes lancés par la Police à la Faculté des Sciences Humaines se montrent extrêmement préoccupés. Les manifestatants et journalistes font remarquer que les effets de ces grenades lacrymogènes deviennent de plus en plus nocifs. Sur certaines grenades récupérées par les étudiants après l’intervention de la Police, l’on peut lire que ces engins ne peuvent être lancés à bout portant ni dans des endroits fermés. Les informations retrouvées sur ces grenades précisent que le 206 CN peut même provoquer la mort et des blessures graves en cas d’utilisation inappropriée. Cette situation fait de plus en plus peur aux manifestants qui dénoncent l’usage abusif des grenades lacrymogènes pour les réprimer dans les rues de la capitale. Récemment, un bâton qui s’est échappé d’un camion de la Police portait l’inscription « made in South Africa » .
Journée d’enfer , le mercredi 21 janvier , pour les opposants au régime Lavalas , en particulier les étudiants et les enseignants syndiqués
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