Kesner Pharel : nous allons vers une 4e année de contraction du PIB, s’il n’y a pas d’entente politique

Dés le mois de janvier 2021, Kesner Pharel avait prévu une nouvelle année de récession, malgré les projections optimistes de la Banque Centrale. L’économiste a donc vu juste et l’année fiscale s’est refermée sur une croissance de -0,9%, mais qui pourrait même atteindre -2%. L’insécurité, les conséquences du Coronavirus, les catastrophes naturelles et l’instabilité politique ont concouru à ce qu’Haïti se retrouve dans une situation inédite depuis les années 90. En effet il faut revenir aux jours sombres de l’embargo pour se rappeler d’une telle série de décroissance.

L’année fiscale qui s’est ouverte vendredi pourrait bien être semblable selon l’économiste. Intervenant ce lundi pendant le journal du matin, il s’est à nouveau montré pessimiste :

«  La nouvelle année fiscale commence assez mal. L’insécurité nuit à l’activité économique. Le grand sud se remet du séisme mais il est complètement isolé du reste du pays par les bandits qui contrôlent l’entrée sud de la capitale. S’il n’y a pas d’entente politique, nous pouvons d’ores et déjà prévoir une 4e année consécutive de récession. Du jamais vu. »

Pire encore, avec une pression fiscale qui n’atteint que 5,8% du Produit Intérieur Brut, l’état ne parvient même plus à financer son train de vie déplore l’économiste qui prône l’austérité :

«  Entre les salaires et le fonctionnement, pour chaque 100 gourdes collectées, l’état en dépense 121.  Ce qui n’est pas soutenable. »

Alors que nous entamons à peine l’année fiscale 2021-2022, tous les indicateurs sont déjà au rouge. Pour essayer de faire baisser la pression, l’économiste recommande aux autorités d’adopter un nouveau comportement dans la gestion des fonds publics de manière à dégager des marges de manœuvre afin de s’attaquer aux vrais problèmes du pays.

AL/Radio Métropole

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