La Banque Mondiale engage 479 millions sur 14 mois en Haïti

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Le Groupe de la Banque mondiale a annoncé qu’un montant de 479 millions de dollars sera disponible pour appuyer la reprise et le développement en Haïti jusqu’à la fin de juin 2011, y compris l’annulation totale de la dette due à la Banque mondiale. La Banque a confirmé par ailleurs qu’elle sera chargée de la gestion financière du Fonds fiduciaire pour la reconstruction d’Haïti.Sur l’enveloppe globale de 479 millions de dollars, un montant de 250 millions de dollars représente de nouveaux financements. Ce montant comprend 151 millions de dollars sous forme de dons, 39 millions de dollars représentant l’annulation de la dette due à la Banque sur Haïti et 60 millions de dollars d’investissements du guichet du secteur privé de la Banque, la Société financière internationale (IFC).«Cette situation nous donne l’occasion d’intervenir de manière différente. Nous pouvons créer un avenir meilleur pour Haïti, mais nous avons besoin d’engagements à long terme et d’un nouveau partenariat. Il ne s’agit pas simplement du volume des financements mobilisés, il s’agit d’obtenir des résultats concrets au profit du peuple haïtien grâce à la bonne gouvernance et à la coopération efficace des donateurs», a déclaré le Président du Groupe de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick.En raison de son expérience au plan international, il a été fait appel à la Banque mondiale pour servir d’agent financier du Fonds pour la reconstruction d’Haïti établi par le Gouvernement haïtien et les donateurs.Le Fonds permettra à tous les partenaires, notamment les bailleurs de fonds bilatéraux, la Banque interaméricaine de développement et les Nations Unies d’oeuvrer de manière coordonnée, transparente et efficace, en prenant en compte les priorités du Gouvernement.«L’expérience que la Banque a acquise à Aceh en Indonésie, après le tsunami, nous permettra de gérer le Fonds pour la reconstruction d’Haïti pour le compte du peuple haïtien et des donateurs. Nos mécanismes de contrôle et nos procédures permettront d’assurer le suivi des fonds. Et en mettant en commun leurs ressources dans un seul fonds, les donateurs réduiront considérablement la charge sur le Gouvernement d’Haïti», a ajouté Zoellick.L’action du Groupe de la Banque mondiale porte essentiellement sur la reconstruction, plutôt que sur le secours à la suite de la catastrophe. Depuis le tremblement de terre, la Banque mondiale a redéployé les projets existants au profit du peuple haïtien, fourni 70 000 repas scolaires par jour, et financé des petits projets permettant aux populations locales de dégager les débris et de commencer à reconstruire leurs propres maisons.Le guichet du secteur privé du Groupe de la Banque, la Société financière internationale (IFC), compte investir environ 150 à 200 millions de dollars au cours des cinq prochaines années dans les secteurs prioritaires aux fins de promouvoir la croissance, notamment dans le secteur financier, les infrastructures, la logistique, les industries de transformation et les services.Les nouveaux financements, jusqu’à la fin de 2011, sont alignés sur les priorités du Gouvernement dans le cadre du scénario après le tremblement de terre qui prévoit la reconstruction des infrastructures, la réduction de la vulnérabilité aux futures catastrophes, la création des possibilités économiques en dehors de Port-au-Prince et le renforcement de l’État haïtien. Les concours financiers au-delà de juin 2011 sont en grande partie tributaires des décisions des donateurs concernant le financement de la prochaine reconstitution des ressources de l’Association internationale de Développement (IDA-16). L’IDA fournit des dons et des prêts à long terme sans intérêt aux 79 pays les plus pauvres. Zoellick a exhorté les donateurs à accorder une allocation spéciale à Haïti au titre d’IDA-16.Au début de ce mois, le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale a approuvé un don de l’IDA de 65 millions de dollars, préparé selon les procédures d’urgence accélérées, pour financer la reconstruction des infrastructures de transport et contribuer à rétablir les fonctions de base de l’État. Pendant ce temps, le Conseil d’administration de l’IFC a autorisé un programme de 35 millions de dollars d’investissements d’urgence dans six entreprises pour les aider à reprendre leurs activités, reconstruire les infrastructures, rétablir les approvisionnements et les services cruciaux, et pour appuyer l’accès au crédit par les microentreprises et les petites et moyennes entreprises. Les 65 millions de dollars représentent la première tranche de l’aide d’urgence de 100 millions de dollars de la Banque, annoncée immédiatement après le tremblement de terre.BM/N/ Radio Métropole Haïti

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