La Caricom pose des conditions à la reconnaissance des nouvelles autorités haïtiennes

Les pays de la Communauté Caraïbe (Caricom) se refusent à reconnaître le Gouvernement intérimaire installé au pays après la démission suivie du départ pour l’exil de l’ancien président Aristide, le 29 février. Lors de la réunion qui a pris fin, le mercredi 7 juillet 2004, à la Grenade, les leaders de la Caricom ont décidé de depêcher une mission à Port-au-Prince pour étudier les possibilités d’une reprise des relations diplomatiques avec Haiti, synonyme de reconnaissance du Gouvernement de transition. Cette mission composée de 5 ministres des Affaires Etrangères des pays de la Caricom doit arriver en Haiti au plus vite pour trouver un terrain d’entente avec le Gouvernement sur la reprise de la coopération . Les circonstances qui ont entouré le départ de Jean Bertrand Aristide continuent de représenter une source de préoccupations pour des responsables de la Caricom. A la rencontre de la Grenade, cette semaine, des pays comme Bélize ,Antigua, Barbade,Trinidad ,la Grenade et les Bahamas se sont engagés à reconnaître le Gouvernement Intérimaire haïtien. Par contre, Saint-Vincent et la Jamaique s’opposent à l’idée du retour d’Haiti au sein de l’Organisation régionale. Selon des sources proches de la Caricom, les pays favorables à Haiti comptent poser des conditions pour reconnaître le pouvoir de Port-au-Prince comme la libération de l’ancien Premier ministre lavalas Yvon Neptune et aussi la fixation d’une date par le CEP pour la réalisation des élections générales dans le pays, l’année prochaine. M. Neptune, accusé d’implication dans des actes graves de violations des droits de l’homme, s’est rendu à la police, le 27 juin, après l’annonce de l’émission d’un mandat d’amener par un juge d’instruction dans le cadre du massacre de « La Scierie » perpétré, le 11 février dernier. Environ 50 personnes en majorité des opposants à Lavalas ont été tuées par des policiers venus de Port-au-Prince par hélicoptère et des membres de l’organisation populaire « Bale Wouze », selon l’organisation de défense des droits de l’homme,NCHR. Le 9 février, en visite à Saint-Marc, théâtre d’ une forte mobilisation anti-gouvernementale, Yvon Neptune, alors Premier ministre et président du Conseil supérieur de la police, avait annoncé que l’ordre allait être rétabli dans la ville. Aucun communiqué gouvernemental n’a été publié pour condamner le massacre.

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