Le rapporteur et président de la CIDH, Florentin Melendez à la fin d’une tournée d’évaluation en Haïti s’est dit alarmé par la situation des personnes détenues au Pénitencier national. » C’est la pire prison que nous ayons visité jusqu’à présent « , a déclaré M. Melendez qualifiant la situation d’inacceptable.Selon lui il y a un taux de précarité très élevé dans le principal centre carcéral du pays; la surpopulation bat son plein et les services de base : eau potable, électricité, alimentation manquent.Tout en estimant que ces personnes sont abandonnées par la justice M. Melendez souligne qu’une » société ne peut pas accepter une prison dans une telle situation. Du 17 au 20 juin la délégation de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH), conduite par Florentin Melendez, a observé et recueilli des informations sur la situation des droits humains en Haïti particulièrement la situation des droits des personnes privées de liberté. » Bon nombre de personnes incarcérées sont en situation de détention préventive prolongée ; certains d’entre eux n’ont pas d’avocats pour assurer leur défense », ajoute t-il notant que des mineurs partagent la même cellule que des adultes.En ce qui concerne les recommandations la CIDH préconise le renforcement du système pénal dans le pays et réclame une évaluation de la population carcérale au Pénitencier national.Florentin Melendez croit que les autorités doivent s’intéresser au temps de peine encourue par les détenus, et également à la situation inhumaine dans les centres d’incarcération. » Les détenus sont privés de libertés. Il est important de ne retenir que ceux qu’il est nécessaire d’y garder « , a-t-il estimé, appelant à une plus grande sensibilité de la part des juges.Selon le rapporteur de la Commission Interaméricaine des Droits Humains » il revient à l’État et au peuple haïtien de résoudre ce problème, non par la construction d’autres prisons, mais surtout en appliquant la loi et la justice ».De plus, il annonce que la commission interaméricaine accompagnera le gouvernement dans ce processus, pas seulement en dénonçant les violations des droits humains, mais aussi en essayant de partager les bonnes pratiques observées dans d’autres pays.
La CIDH dénonce les conditions abjectes des prisonniers
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