Au moins 600 personnes ont été tuées dans la vague de violence qui secoue le pays depuis septembre dernier. C’est le chiffre fourni par une délégation de la Commission interaméricaine des droits humains qui a visité Haïti la semaine dernière. Le 30 septembre 2004, les partisans armés du président déchu Jean Bertrand Aristide ont lancé l’Opération Bagdad, une vague de violence sans précédent marquée par des assassinats et décapitations de policiers et de simples citoyens, le pillage et l’incendie de magasins et la destruction des tréteaux des petits commerçants. La délégation de la CIDH dit craindre la tenue de bonnes élections dans un tel contexte où les armes circulent librement. La mission a relevé que, dans les bidonvilles, des gangs lourdement armés ouvrent le feu sur des casques bleus. Pendant que des ex-rebelles tuent des policiers et des casques alors que la police tire sur de paisibles manifestants. La CIDH a noté une augmentation des crimes, des enlèvements et des vols de véhicules. La délégation a également fait état d’un système dysfonctionnel où la détention préventive prolongée. Tout en dénonçant cette violence et d’autres problèmes qui empêchent la stabilisation du pays, les membres de la commission invitent la communauté à respecter les engagements pris envers Haïti. La CIDH note que 10% des 1,4 milliard de dollars promis par la communauté internationale en juillet dernier à Washington n’a pas été décaissé.
La CIDH préoccupée par la violence en Haïti
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