La Commission interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) fait part de ses vives inquiétudes par rapport à la détérioration de la situation politique en Haiti. Dans un communiqué publié , le mercredi 27 novembre 2002 , la CIDH a relaté les diverses manifestations enregistrées au cours desquelles des victimes ont été rencensées . La commission des droits de l’homme de l’OEA a salué le comportement de la PNH lors des manifestations du 16 au 18 novembre à Cap-Haitien mais a condamné l’attitude des policiers qui ont ouvert le feu sur les étudiants à Petit-Goave, le 20 novembre dernier au cours d’une marche blessant plusieurs d’entre eux . Concernant la paralysie des activités à Port-au-Prince , le 22 novembre dernier par des OP Lavalas , la CIDH dit déplorer que ces derniers événements se soient déroulés sans une présence adéquate des forces de l’ordre. Sur un autre plan , la Commission note que depuis le 21 novembre, plusieurs journalistes font l’objet de menaces et d’agressions. Selon l’information reçue par la Commission interaméricaine des Droits de l’Homme et le bureau du Rapporteur Spécial pour la Liberté d’Expression, certains journalistes continueraient de vivre à couvert en raison de ces menaces. Pour les responsables du dossier des droits humains à l’OEA, » l’ensemble de ces événements témoigne de la fébrilité de la situation politique, de la fragilité de l’état de droit en Haïti et du danger que soient violés les droits garantis par les instruments interaméricains de protection des Droits de l’Homme. Ainsi, tout comme elle l’avait fait à la suite de ses visites in loco en mai et août dernier, la CIDH réitère l’importance d’assurer la formation des forces policières et d’augmenter leurs effectifs et leur présence pour garantir la sécurité de la population ». La CIDH insiste une fois de plus sur « la nécessité d’un dialogue devant être engagé entre les divers secteurs de la société haïtienne, dans le but d’assurer le renforcement de la démocratie en Haïti ». La Commission interaméricaine des Droits de l’Homme souligne à l’attention du Gouvernement haïtien « l’importance de garantir la liberté d’expression et se dit préoccupée par les menaces et agressions auxquelles certains journalistes font face. La CIDH considère que le respect des droits prévus par les instruments interaméricains des Droits de l’Homme ne peut être assuré sans que ne soient garantis la sécurité de la population et le libre exercice par celle-ci des droits essentiels à la démocratie, tel que le prévoit la Charte démocratique interaméricaine.La Commission interaméricaine des Droits de l’Homme continuera à suivre de près la situation et entreprendra sous peu une troisième visite en Haïti ». Parallèlement l’expert indépendant des Nations Unies sur les droits humains en Haiti , Louis Joinet , se dit également inquiet . Dans une interview accordée au correspondant de Radio Métropole à Genève , Jean Edouard Rigaud , M. Joinet a critiqué le laxisme des autorités par rapport au fugitif et puissant chef d’OP , Amiot Métayer . En ce qui a trait aux manifestations de plus en plus importantes contre le gouvernement organisées par l’Opposition et les élèves, M. Joinet estime que les autorités doivent prendre la mesure de la situation surtout quand les jeunes gagnent les rues . Louis Joinet est d’avis que la solution à la crise passe par l’application de la Résolution 822 de l’OEA.
La CIDH préoccupée par les récents troubles en Haiti
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