La NCHR vient de publier un document sur le fonctionnement de civils armés communément appelés attachés dans les commissariats de police. L’organisation dénonce les pratiques violentes et criminelles de ces individus qui agissent en toute impunité. Jamais de rapport si exhaustivement documenté n’a été rendu public par l’organisation de défense des droits humains . Une demi-douzaine de civils lourdement armés s’offrent en spectacle pour prouver la quantité et la qualité de leur armement et l’étendue de leur pouvoir, et le décor est planté. Des photos en couleur des attachés publiés dans le rapport, des armes de guerre exhibées, ces civils participeraient à une cérémonie de baptême du côté de la Vallée de Jacmel au moment de la prise de ces photos, souligne le rapport de la Coalition . De plus , la NCHR a publié une longue liste de civils travaillant pour le compte de la Police Nationale d’Haiti (PNH) répartis dans divers commissariats du pays. La NCHR cite entre autres le cas de ceux de Delmas 33 qui seraient spécialisés dans le vol ,le viol , la bastonnade , l’exécution sommaire , des arrestions suivies de disparitions , le kidnapping. En dénonçant le commissariat de Delmas 33 considéré comme un véritable bastion de gangs armés, la Coalition a présenté un specimen de carte d’autorisation avec la signature du commissaire Monpremier donnée à ces attachés . Des attachés, écrit la Coalition, qui ont pour cible privilégiée les grands commerçants , les hommes d’affaires , les propriétaires de véhicules flambant neuf , les militants politiques de l’Opposition et les haitiens revenant de l’étranger . Une situation grave qui porte la NCHR à crier au scandale . Pire, ces individus auraient intégré une structure de la Police Nationale dénommée Brigade Spéciale (BS) , explique Yolène Gilles , membre de la Coalition . Dans ce document , la NCHR a pris soin de citer de nombreux cas d’assassinats, de disparitions , des cas de rançonnement des habitants de Petite Place Cazeau attribués aux attachés les plus cruels et dont les noms sont cités , des plaques d’immatriculation et marques de véhicules dans lesquels circulent ces attachés ,se déclarant membres du groupe « zéro tolérance » du commissariat de Delmas , espace privilégié pour des actes de torture , des cas de bastonnade . S’il faut prendre au mot la NCHR , certaines zones de la région de Port-au-Prince telles Adoquin ( Delmas 33) , Habitation Vorbes , Petite Place Cazeau, la route Batimat reliant la route de l’aéroport à Cité Soleil seraient utilisées comme abattoir et de fait déconseillées aux usagers. Curieusement , les faits rapportés par la Coalition Nationale pour les Droits des Haitiens ont été en grande majorité dénoncés une semaine auparavant par un policier déserteur affecté au commissariat de Delmas . Dans une déclaration à Radio Métropole depuis l’étranger, l’agent II Charles Jean Panel était critique vis-à-vis des responsables de la police en raison de ce qu’il appelait lui même la mauvaise orientation donnée à la Police Nationale . La NCHR, auteur de ce document, souligne que les pratiques arbitraires qu’on dénonçait avec force pendant la période du coup d’Etat ont refait surface . Un phénomène « qui ferait partie désormais de l’arsenal répressif mis en place par le Pouvoir ». L’organisation de défense des droits humains affirme que la chronique de la dictature est souvent associée à l’existence et au fonctionnement de corps parallèles , illégaux créés pour neutraliser les structures institutionnelles prévues par la Constitution et les lois . De plus, elle rappelle que la vitalité de la dictature des Duvalier reposait sur l’activité ou plutôt sur les actes d’intimidation et la criminalité des Volontaires de la Sécurité Nationale (V.S.N.) communément appelés « tontons macoutes » . Et sous la pression de ce corps parallèle ,écrit la NCHR , l’armée était asservie , humiliée , ignorée le plus souvent . Des faits dans le passé qui rappellent les propos tenus par le policier déserteur du commissariat de Delmas . Charles Jean Panel se disait impuissant et se sentait même révolté face aux exactions perpétrées par les attachés affectés au Commissariat de Delmas 33 . En dépit de toutes ces dénonciations , le Pouvoir n’ a toujours pas dit mot .
La Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens (NCHR) dresse un rapport accablant pour le Pouvoir Lavalas
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