
Une frustration grandissante
Les centaines de milliers de déplacés, chassés de chez eux par des criminels, expriment une frustration croissante. Depuis plusieurs mois, ils vivent dans des conditions précaires, contraints d’errer d’un endroit à un autre sans savoir quand ils pourront retrouver un logement stable. Face à cette situation intenable, ils ont organisé hier une manifestation pour exprimer leur exaspération et attirer l’attention des autorités. Ils accusent le gouvernement de complicité avec les gangs et dénoncent son inaction face à la dégradation continue de la sécurité. Pour eux, l’Etat abandonne la population et laisse les criminels agir en toute impunité.
Des revendications claires
Les manifestants exigent des mesures concrètes et rapides pour pouvoir retourner chez eux, notamment à Solino, un quartier durement touché par les violences. Ils sont prêts à retourner sur place, même si leurs maisons sont aujourd’hui en ruines. Leur priorité n’est pas le confort mais la sécurité, et ils demandent au gouvernement de garantir leur protection. Ils considèrent comme inacceptable que des fonds publics soient consacrés à l’organisation du carnaval alors que tant de familles haïtiennes ont été décimées par la violence et que des milliers de personnes sont aujourd’hui sans abri. Plusieurs manifestants ont d’ailleurs prévenu que si aucune action concrète n’était prise rapidement, ils intensifieraient leur mouvement dans les jours à venir.
Un hommage aux victimes
Lors de cette mobilisation, les déplacés ont aussi voulu rendre hommage aux policiers et militaires morts en résistant aux gangs. Trois mois après l’assassinat de l’agent du SWAT Jeff Petit Dieu, les résidents de Solino n’oublient pas ceux qui ont donné leur vie pour tenter de restaurer la paix. Ils réaffirment leur détermination à poursuivre leur lutte et à ne pas céder face à la terreur imposée par les groupes criminels. La colère gronde et de plus en plus de déplacés sont prêts à se mobiliser pour faire entendre leur voix.
Une mobilisation qui s’intensifie
Ce jeudi 13 février, les déplacés de Solino, réfugiés à Bourdon, ont bloqué les rues et incendié des pneus afin d’interpeller les autorités. Ils réclament une intervention immédiate pour retrouver leurs domiciles, alors que les gangs imposent toujours leur loi dans leurs quartiers. Pour eux, cette situation ne peut plus durer et le gouvernement doit prendre des décisions fortes pour assurer leur retour en toute sécurité. Ils refusent de rester indéfiniment dans des camps insalubres, sans perspectives d’avenir. Leur message est clair : ils veulent rentrer chez eux, retrouver leur dignité et pouvoir vivre en paix.
LLM / Radio Métropole Haïti