La Conférence Episcopale d’Haïti dénonce les actes de violence qui secouent le pays

Dans une note en 15 points paraphé par le clergé haïtien, les évêques ont fait, en quelque sorte, un diagnostique de la situation actuelle du pays qui fait face à une violence jusqu’ici inconnue. « C’est révoltant », écrivent-ils en parlant du drame ou encore du cauchemar qui étreint la population. « Il suffit d’ouvrir les yeux et les oreilles pour en saisir l’horreur, pour entendre les cris désespérés », poursuivent les évêques.« Le mal est là devant nous.Tout mal est condamnable, qu’il s’appelle violence, viol, torture, enlèvement, crime, et d’où qu’il vienne » ajoutent les responsables de l’église catholique en Haïti. Au nom de leur responsabilité, comme pasteurs du peuple, les prélats demandent instamment à tous ceux qui se disent enfants de Dieu, de se désolidariser de tout acte s’apparentant au mal. « Nous sommes en pleine culture de la mort », s’indignent les signataires du document. En plus des condamnations, la Conférence Episcopale d’Haiti lance un appel à la conscience de tous les prêtres pour que leur amour pour la mission authentique de l’église les porte à se départir de toute attitude et toute action pouvant les associer aux agents de cette culture de la mort.Le langage de rejet, d’ostracisme et d’exclusion en vogue dans la société ne menera nullement nulle part, selon la Conférence Episcopale qui entend ces discours avec amertume. « Les antagonismes entre ceux qui se rejettent mutuellement les torts sont à un point tel exacerbés qu’il suffira d’une étincelle pour qu’un brasier s’allume emportant dans ses flammes ce qui nous reste », lit-on dans le document de la CEH. « Le sang des enfants d’Haiti coule et abreuve la terre. Les cris qui déchirent l’air et nos cœurs sont ceux des enlèvements, des viols, des tortures, des assassinats, cris poignants que nous arrachent des criminels sans foi ni loi, ni cœur. Cela cause, entraine, justifie et déborde de colère proche de la haine », soulignent les évêques haitiens. Un ensemble de constats, de questionnements, d’appels à la repentance portant la signature de la hierarchie de l’église catholique. La Conférence Episcopale d’Haiti qui invite les haitiens à se ressaisir et à se prendre en charge. « Le malheur du pays vient aussi d’ailleurs, de l’extérieur », font remarquer les évêques qui insistent également sur la nécessité d’un changement de cœur. « Extirpons la haine dans nos cœurs et plantons-y l’amour, l’amour de tout homme, de toute femme », poursuivent les prélats. « Notre secours, notre salut vient de celui qui a fait le ciel et la terre. Le salut véritable de la nation, viendra lorsque s’affirmeront entre nous les attitudes et les dispositions constructives, telles que l’acceptation de l’autre. Cultivons le dépassement de soi, apprenons, s’il le faut, à faire les concessions les plus coûteuses en vue d’aboutir à un climat de vérité, de solidarité et de paix », termine cette note en 15 points paraphé par la hiérarchie de l’Eglise catholique.