Du rationnement drastique on est passé à la privation totale pure et simple. Ecoles, églises, hopitaux, supermarchés, résidences privées, dans leur majorité ou presque, ne sont plus alimentés par le courant de l’EDH (Electricité d’Etat d’Haïti ) et ceci depuis une semaine. Port-au-Prince, le soir, ressemble à un véritable trou noir ou une capitale anéantie par une attaque monstrueuse qui a mis hors service toutes les installations électriques. Et la vie semble avoir perdu ses droits dans la Cité. Toutes les activités nocturnes sont paralysées ; des malades sont onbligés d’abandonner leurs lits d’hopitaux par peur d’être victimes d’une façon ou d’une autre ; les élèves ont vu leur capacité intellectuelle diminuer considérablement ; le secteur des affaires affaibli, l’insécurité augmente… en un mot, la frustration est généralisée même si la population affiche encore une position de résignée. Les responsables de l’EDH de leur côté tardent encore à adopter les mesures qui s’imposent pour résoudre la grave crise de l’énergie. La situation dépasse les compétences de la Direction générale de la compagnie nationale électrique, dit-on. Au plus haut niveau, la frustration est partagée de voir une entreprise fonctionner à perte constamment en raison des prises clandestines qui absorbent plus de 60 % de l’énergie produite par l’EDH. Le problème est si compliqué que le nouveau Ministre des Travaux Publics Transports et Communications (TPTC) Ernst Laraque tente de fuir le dossier. Interrogé sur sa responsabilité dans cette crise M. Laraque a rappelé qu’il revenait au Directeur Général de l’EDH, Jean François Sildor, la gestion de la grave crise de l’énergie qui ne date pas d’hier. Et pour accroitre la capacité de production d’énergie et en même temps améliorer la distribution du courant notamment à Port-au-Prince, la Direction générale de l’EDH avait décidé d’augmenter le prix du KW heure de plus de 50 %. Cette mesure n’a pas eu les résultats escomptés au contraire la situation s’est aggravée car, les problèmes d’ordre technique et logistique demeurent inchangés. Le bas niveau du lac de Péligre n’arrive pas à faire tourner les turbines de la centrale. De plus, il faut des milliers de dollars américains pour alimenter les centrales thermiques dans la région métropolitaine. Or, répètent, les responsables de l’EDH, les maigres rentrées de la Compagnie ne lui permettent pas de subvenir à ses besoins. Entre temps, la population est dans l’expectative, elle a droit à un peu de lumière pour voir clair dans le phénomène du black out qui embrase Port-au-Prince. Texte de Cossy Roosevelt
La crise de l’énergie électrique affecte tous les secteurs
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