La dépolitisation de l’institution policière : une priorité pour la Communauté Internationale et l’Opposition

Le gouvernement Lavalas tente de rassurer les secteurs sceptiques sur le dossier arguant que le chef a.i. de la Police Nationale d’Haiti (PNH) a la marge de manœuvre nécessaire pour opérer . L’Opposition ,quant à elle, exprime des doutes tandis que ,pour la Communauté Internationale , une police impartiale est indispensable pour l’avancement du processus démocratique . Pour le représentant des Etats-Unis à l’OEA, l’ambassadeur Roger Noriega, le nouveau directeur général de l’institution policière Jean Robert Faveur doit pouvoir agir en toute indépendance, conformément à la Constitution , pour assurer le respect de l’autorité de la loi . M. Faveur, dit Roger Noriéga, doit agir de manière professionnelle, sans ingérence politique de la part des autorités gouvernementales haïtiennes. Est-ce une exhortation ? un souhait ? ou un voeu ? De l’avis d’un ex-officier de l’armée, il s’agirait d’un voeu pieux. Se référant à la structure de l’institution policière , Himmler Rébu estime qu’on ne peut nullement envisager une direction générale indépendante capable d’agir effectivement sans ingérence politique. L’ancien colonel parle même de méfait de la structure pyramidale. Cette marge de manoeuvre, Jean Robert Faveur ne l’aura jamais , selon Himmler Rébu. La Convergence Démocratique ne voit pas les choses autrement. L’ un de ses représentants , l’ ex-sénateur Paul Denis, qui préconise un nouvel environnement politique pour favoriser l’indépendance de la direction de la police a aussi évoqué l’aspect structurel de la police nationale. Quelque soit la volonté ou la compétence du directeur général a.i. , la structure de la Police pèsera dans les décisions du numéro un de l’institution, selon Paul Denis . Ce dernier se réfère à la composition du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) dirigé par le premier ministre entouré du ministre de la justice , du ministre de l’intérieur , du directeur de la police et l’inspecteur général en chef . Le secrétaire d’Etat à la communication, Mario Dupuy, rétorque que le nouveau chef de la PNH a une importante marge de manoeuvre dans ses actions à la tête de la police. D’ailleurs, souligne M. Dupuy, Jean Robert Faveur a déjà enclenché le processus de restructuration de la Police nationale. M. Dupuy rappelle qu’Haïti n’a aucune leçon à recevoir des Etats-Unis. Intervenant à la quatrième session plénière de l’OEA à Santiago du Chili, le mardi 10 juin 2003, l’ambassadeur Roger Noriega a qualifié de pas positif la nomination d’ un directeur général de la Police nationale , un « membre ayant fait carrière au sein de cette institution et qui est respecté tant par les haïtiens que par la communauté internationale ». Le diplomate insiste sur la large marge de manoueuvre à jouir par M. Faveur . De même que sur la nécessité pour la mission spéciale de l’OEA « d’avancer promptement dans sa tâche de placer des conseillers de police armés dans les bureaux clé de la police nationale afin que ces derniers assistent les membres de cette institution sur la voie de la professionnalisation ».

Publicité