La Croix-Rouge Haïtienne déplore la mort de la petite Saturnie Louis-Jean survenue le samedi 4 mai 2002 à l’hôpital général faute d’avoir reçu à temps une poche de sang. La responsable de cette institution, Michaël Amédée Gédéon, qualifie de grave le comportement des techniciennes de laboratoire affectées au centre de transfusion à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haiti ( HUEH) dans la mesure où ces dernières auraient choisi délibérément de ne pas assister la fillette de 8 ans qui souffrait d’une hémorragie interne. Le drame de la petite Saturnie a mis à nu l’insouciance du centre de transfusion sanguine à l’hôpital général de Port-au-Prince dont les techniciennes de laboratoire ne respectent pas les principes de la Croix-Rouge Haïtienne. Une institution qui a, avant tout, une vocation humanitaire par le fait même qu’elle intervient, à chaque fois que le cas se présente, pour voler au secours des personnes vulnérables. Pour éviter que le stock disponible s’épuise, on fait appel le plus souvent à des donneurs potentiels mais sans priver le malade du précieux liquide comme ça été le cas avec Saturnie Louis-Jean, la fillette de 8 ans décédée pour n’avoir pas reçu à temps une poche de sang B+. La présidente de la Croix-Rouge Haïtienne, le docteur Michaël Amédée Gédéon affirme qu’elle n’arrive pas à comprendre que des techniciennes de laboratoire affectées au poste de transfusion à l’HUEH aient choisi délibérément de ne pas fournir dans l’immédiat la poche de sang demandée d’urgence par le médecin traitant de Saturnie. Ce genre de comportement qui met en cause la crédibilité de la prestigieuse institution qu’est la Croix-Rouge ne doit pas rester impuni, soutiennent les parents de la victime. Pour l’instant, rien n’est envisagé en ce sens. Mais des mesures sont annoncées en vue d’améliorer la qualité du service offert dans les différents centres de transfusion sanguine du pays. D’autre postes seront bientôt implantés à la maternité Isaïe Jeanty, à l’hôpital du Canapé-vert, à Petit-Goave et à Hinche. La président de la Croix-Rouge Haïtienne précise que cette démarche vise à produire en quantité et en qualité des poches de sang. Mais la tâche ne sera pas facile vu que la Croix-Rouge Haïtienne fait face à de sérieuses difficultés économiques et à une carence de ressources humaines. A ce niveau, dit le docteur Amédée Gédéon, le ministère haïtien de la santé a un rôle important à jouer, celui de mettre à la disposition de l’institution humanitaire un personnel compétent. En dépit des multiples initiatives entreprises pour sensibiliser les donneurs potentiels à alimenter la réserve de la Croix-Rouge Haïtienne, cette institution importante court le risque d’une rupture de stock. Au cas où la situation s’aggraverait , il n’est pas à écarter que l’on fasse appel à d’autres Croix-Rouges nationales pour pallier la carence . » Mais nous ne sommes pas encore là « , rassure le docteur Amédée Gédéon qui compte sur l’appui de tous les secteurs de la nation pour l’aider à surmonter les difficultés.
La direction de la Croix-Rouge offusquée par les circonstances du décès de la petite Saturnie
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