Le mot d’ordre de grève générale lancé par les 184 organisations de la Société Civile contre la politique du gouvernement Lavalas a provoqué un ralentissement des activités à la capitale haitienne ,ce vendredi 24 janvier 2003. Les écoles , l’industrie , les banques commerciales et les grands magasins n’ont pas fonctionné . Par contre , le secteur du transport en commun n’a pas été affecté dans son ensemble. Au niveau de l’administration publique , les employés , menacés de sanctions par le gouvernement, se sont rendus en grand nombre sur leurs lieux de travail . Dans une circulaire en date du 22 janvier adressée aux ministres,secrétaires d’Etat et responsables d’Organismes Publics et Autonomes de l’Etat ,le premier ministre Yvon Neptune avait indiqué que le vendredi 24 janvier était un jour normal de travail . M. Neptune avait précisé que » tout employé qui s’absente , sans motif légitime, devra s’attendre à être sanctionné selon la loi régissant le statut des agents de la fonction publique « . Dans les principales villes de province , les activités scolaires et économiques ont été sérieusement affectées par le mouvement de la Société Civile qui regroupe douze (12) secteurs vitaux . Au Cap-Haitien , mis à part le transport en commun et les marchés , le grand commerce et les établissements scolaires ont fermé. Même constat à Mirebalais tandis que à Saint-Marc , à Jacmel ,aux Gonaives , à Miragoâne et à Jérémie l’ensemble des secteurs a subi l’effet de la grève générale . Par contre , les activités n’ont pas été perturbées à Fort-Liberté. Le gouvernement estime que la grève de la Société Civile est un échec . Le secrétaire d’Etat à la Communication , Mario Dupuy, indique que la population à vaquer à ses activités et n’a pas répondu à l’appel des riches . Le porte-parole du gouvernement soutient que le secteur privé a échoué dans sa tentative d’empêcher l’augmentation du salaire minimum . Approche dénoncée par l’Association des Industries d’Haiti (ADIH) qui se dit en faveur d’un ajustement tout en demandant au Pouvoir de créer les conditions propices au développement des affaires en Haiti . M. Dupuy a poursuivi son intervention en disant déplorer l’agrandissement du clivage riches/pauvres dans la société. Pour leur part, les organisateurs du mouvement de ce vendredi saluent le respect du mot d’ordre de grève par les secteurs vitaux de la société . Le directeur exécutif de l’Initiative de la Société Civile , Rosny Desroches , dit comprendre l’attitude du secteur informel de l’économie qui n’a pas adhéré à la grève . Le professeur Desroches fait remarquer que les petits détaillants vivent au quotidien . De son côté, le coordonnateur de l’ISC , André Apaid, a dénoncé le discours riches/pauvres véhiculé ,à grands renforts de publicité, par le Pouvoir . Pour M. Apaid , ce discours de haine doit être dépassé car la situation socio-économique de la population ne cesse de se dégrader . L’homme d’affaires en profite pour qualifier de « panique » le comportement des principaux dirigeants Lavalas à l’occasion de ce mot d’ordre de grève . André Apaid annonce de nouvelles étapes (qu’il n’a pas citées) dans le cadre de la mobilisation de la Société Civile pour porter le Pouvoir Lavalas à mener , dit-il , une politique en faveur du bien-être de la population . Dans sa première prise de position en date du 26 décembre 2002 , le groupe des 184 avait accordé au pouvoir jusqu’au 15 janvier 2003 pour adopter des mesures avant de s’engager dans le processus électoral . A l’expiration du délai , le groupe , dans un point de presse ,le lundi 20 janvier ,avait condamné le mépris affiché par le pouvoir et lancé ce mot d’ordre de grève . Il avait également annoncé l’élaboration d’un plan de sortie de crise et d’un nouveau contrat social . Les représentants des secteurs paysan, syndical, patronal,socio-professionnel,civique , enseignant, étudiant ,intellectuel, écrivains-artistes, organisations de base, associations féminines, médical, droits humains et presse , dans leur déclaration de décembre , avaient fait part de leur décision de rester unis et d’élargir la concertation afin d’apporter une » réponse collective appropriée susceptible d’aider à sauver la barque nationale en péril « .
La grève paralyse le commerce et les écoles à Port-au-Prince et en province
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