La Hiérarchie Catholique met en garde contre le retour de la dictature et lance un appel au compromis avant 2004

La Conférence Episcopale d’Haiti (CEH) exprime ses vives préoccupations face à la détérioration de la situation dans le pays . Les Evêques mettent en garde contre le retour à la dictature et la lutte des classes et font des propositions au Président Aristide pour corriger la situation. C’est un message qui met en relief la déception et la frustration de la Conférence Episcopale face à la dégradation du climat sociologique. Dans cette Déclaration en créole publiée , le vendredi 21 novembre 2003, les évêques déplorent le fait que les protagonistes de la crise aient choisi de faire la sourde oreille à leurs appels répétés au compromis et à la concession . Citant avec amertume les derniers cas de violence survenus aux Gonaïves, au Cap-Haïtien, à Saint-Marc, à Petit-Goave, à Cité Soleil et tout récemment , au Champ de Mars (Port-au-Prince) le 14 novembre dernier, la CEH qui craint le pire estime que Haïti emprunte la mauvaise voie celle de la dictature, de la lutte des classes sur fond de préjugés de couleurs, écrivent les évêques haïtiens. L’Eglise Catholique qui souligne que le pays va à reculons soutient que ces pratiques doivent appartenir à un passé révolu. L’ Eglise affirme que la voie des luttes de classe sur fond de préjugé de couleur est démagogique. Elle est ,entre autres , la voie qui conduit à la haine à la destruction et à la mort. L’Eglise Catholique propose un nouveau chemin, celui des élections assortes de sécurité et de confiance véritable . De plus, elle réclame que l’actuel CEP ( dirigé par Alix Lamarque et mis à l’écart par un arrêté présidentiel en février dernier) cesse ses activités et annule tout ce qui pourrait constituer une entrave au prochain CEP ( prévu par la Résolution 822 de l’OEA) . Dans le message du 21 novembre , l’Eglise Catholique souhaite une réforme en profondeur basée sur le dialogue et l’entente avec d’autres secteurs du pays. Elle préconise une réforme au sein du commandement de l’institution policière en raison des soupçons qui pèsent sur la force publique. Dans la lignée , les évêques souhaitent qu’ au terme du mandat de la 47 ème législature en janvier prochain, le chef de l’Etat haïtien accepte la formation d’un conseil de neuf (9) membres devant l’entourer au cas où il devrait prendre des arrêtés et/ ou des décrets présidentiels. Les neuf (9) secteurs ( Fanmi Lavalas , Convergence, autres partis de l’Opposition, Eglises catholique, protestante, épiscopale, pouvoir judiciaire, secteur des affaires et militants des droits humains) prévus dans l’accord initial pour former le conseil électoral de consensus devraient être représentés au sein de cette entité. De son côté , l’Opposition devra revenir sur sa décision de ne pas participer aux élections. Les Evêques Haïtiens croient qu’elle devra également désigner son représentant au sein du CEP. A la Communauté Internationale , l’Eglise Catholique demande d’exprimer clairement sa position dans la crise actuelle tout en supportant le peuple haïtien. Au seuil de 2004, les Evêques réitèrent leur appel au compromis, précisant que ceci ne signifie point compromission ou encore magouille.

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