La justice suisse a rejeté une requête d’extradition de l’ancien président à vie Jean Claude Duvalier , produite par le gouvernement haitien . Cette décision est également l’occasion pour les autorités helvétiques de faire le procès du système judiciaire du pays . Dans la note d’information de l’Office Fédéral de la Justice à Genève publiée à la communauté haitienne en France, il est indiqué que l’ex-dictateur haitien est entièrement disculpé et se déclare prêt à regagner Haiti, “ sa patrie ravagée par l’anarchie, l’insécurité , la pauvreté et bien disposé à participer à la reconstruction du pays “. L’Office Fédéral de la Justice a jugé irrecevables les plaintes portées par les autorités haitiennes après seize (16) années de procédure . La demande d’extradition de l’ex-dictateur avait été adressée à l’institution le 12 juin 1986 pour que M. Duvalier soit jugé en Haiti avec des garanties sur la capacité de la justice à poursuivre l’ancien homme fort du pays tout en respectant ses droits . L’Office Fédéral de Justice se base sur l’état actuel du pays en ce qui a trait au respect des droits de l’homme pour donner gain de cause au conseil d’avocats de Jean Claude Duvalier . Il faut souligner que l’Office a plutôt fait le procès d’Haiti en lieu et place du procès de Duvalier . Dans le document de cinq (5) pages , il est fait état de la situation des droits de l’homme dans le pays . La volonté des autorités haitienne de parvenir à l’extradition de Baby Doc est également mise en doute . L’Office rappelle que ,du début de la procédure à nos jours, les contacts établis entre les autorités suisses et celles d’Haiti n’ont permis de constater une réelle volonté ou la possibilité de mener à terme la poursuite engagée contre Jean Claude Duvalier . L’Office évoque de plus le non respect du délai de procédure de l’Etat haitien et l’absence de progrès notable dans la direction d’une stabilité politique et institutionnelle depuis plus de dix (10) ans ajoutés à la répétition de graves violations des droits de l’homme aujourd’hui . Les autorités judiciaires helvétiques ont même mis en doute l’existence effective de la procédure en question. Dans cette affaire, les gouvernements qui se sont succédés depuis 1986 à travers leurs ministres de la justice sont mis à l’index. Le gouvernement Aristide/Neptune évite de commenter la décision des autorités suisses toutefois le ministre de la culture et de la communication , Madame Lilas Desquiron , indique qu’il y a une procédure judiciaire engagée contre l’ex-dictateur. Madame Desquiron prévient que si Jean Claude Duvalier revient en Haiti , il aura à faire à la justice .
La justice helvétique blanchit Jean Claude Duvalier vis-à-vis de l’Etat haitien
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