La majorité parlementaire montre des signes d’impatience dans l’attente du remaniement ministériel. Annoncé, depuis plusieurs mois par des proches du chef de l’état, ce remaniement ministériel tant attendu provoque des frictions entre le chef de l’état et sa majorité au Parlement. Le chef de file de la majorité au Sénat, Kedler Augustin, a eu recours aux médias pour envoyer un message au chef de l’état.« Le président doit respecter les sénateurs de la majorité et comprendre qu’il doit diriger avec eux pour conserver leur solidarité », lance M. Augustin. Un message qui a les couleurs d’une mise en garde de la part du chef du bloc majoritaire.M. Augustin, presse le président Moïse à tenir compte de la « real politique » haïtienne dans le processus de formation d’un nouveau gouvernement.Au cours des dernières années les parlementaires ont été impliqués dans la désignation de plusieurs ministres.C’est la réal politique tandis que la constitution accorde au chef de l’état et au Premier Ministre la prérogative du remaniement ministériel. M. Augustin, juriste spécialiste en droit constitutionnel, insiste sur l’impérieuse nécessité d’une synergie entre le chef de l’état et sa majorité parlementaire.Aucun gouvernement ne peut survivre sans le support d’une majorité solidaire au Parlement, martèle le sénateur Augustin. Le message des parlementaires pourrait être un cri d’alarme. Les sénateurs et députés supportant l’action gouvernementales sont préoccupés par l’absence de consultation dans le cadre du remaniement.Les consultations du chef de l’état avec les leaders du Parlement donnent lieu à des recommandations et des négociations autour du cabinet ministériel. Nous sommes en mesure d’indiquer au président nos point de vue sur la gestion du gouvernement, a soutenu M. Augustin qui a été en première ligne de la lutte pour endiguer le rapport Pétrocaribe.L’Exécutif doit compter sur une majorité parlementaire solidaire s’il veut gouverner dans la stabilité, prévient le sénateur Augustin. LLM / radio Métropole Haïti